La Russie est en train de réfléchir à des mesures pour «neutraliser la menace» du bouclier antimissile américain, a affirmé lundi le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Kisliak.
«Si nous voyons que ce système risque de causer un dommage à notre potentiel de dissuasion, les militaires (russes) devront prendre des mesures pour neutraliser la menace», a souligné M. Kisliak, cité par l'agence Interfax.
«Quelles seront ces mesures, c'est aux spécialistes militaires de le décider», a-t-il dit.
«Nos collègues américains nous ont dit qu'ils étaient prêts à prendre des mesures pour assurer la transparence (dans le fonctionnement du futur bouclier, ndlr), susceptibles de garantir que le système de défense antimissile n'est pas dirigé contre la Russie. (...) Mais, pour l'instant, nous ne comprenons pas ce que nous proposent nos collègues américains», a relevé le vice-ministre.
«Nous avons une réponse simple à cela : la meilleure façon de garantir que ce système ne vise pas la Russie, c'est de ne pas le déployer», a-t-il estimé.
«Il y a des divergences entre les déclarations des ministres américains des Affaires étrangères et de la Défense et celles de leurs partenaires tchèques et polonais», a ajouté M. Kisliak.
Le président russe Dmitri Medvedev a agité la semaine dernière le spectre de «mesures de rétorsion» après la signature d'un accord américano-tchèque sur le bouclier antimissile.
Le projet prévoit l'installation d'un radar ultra-puissant en République tchèque et des intercepteurs de missiles en Pologne. Moscou considère que le bouclier américain menace la sécurité de la Russie, tandis que Washington assure viser les États «voyous» comme l'Iran.
Les Américains ont tenté d'apaiser la Russie en lui offrant d'envoyer des inspecteurs sur les sites pour vérifier que ceux-ci ne la visent pas. Mais l'accord signé la semaine dernière à Prague limite a priori de telles missions d'inspection, en mentionnant que «toute visite d'un représentant officiel d'un pays tiers est soumise à approbation des Tchèques».