L'Iran a affirmé lundi avoir testé une arme anti-navire de fabrication locale d'une portée de plus de 300 km, qui la placerait devant toutes ses concurrentes les plus modernes des arsenaux occidentaux.

«Aucun vaisseau ennemi ne peut lui échapper dans un rayon de plus de 300 km à partir des frontières de l'Iran», a dit le commandant du corps d'élite des Gardiens de la révolution, le général Mohammad Ali Jafari, à la télévision d'Etat.

L'Iran est coutumier de déclarations sur sa production d'armement de pointe, auxquelles les experts militaires occidentaux accordent en général peu de crédit.

Le général Jafari a aussi mis en garde contre la facilité qu'aurait l'Iran à bloquer le détroit d'Ormuz, par lequel transite l'essentiel du pétrole extrait au Proche-Orient, en cas de confrontation militaire à cause de son programme nucléaire controversé.

«Compte tenu de la longueur des côtes de l'Iran autour du détroit d'Ormuz et de sa position géographique et compte tenu de l'équipement de nos forces armées, le blocus du détroit d'Ormuz pour une période de temps illimitée serait très facile», a-t-il dit.

Les Etats-Unis n'ont jamais exclu une intervention militaire contre la République islamique à cause de son refus de suspendre son programme nucléaire.

La marine américaine, présente dans le Golfe, a par ailleurs assuré à de multiples reprises qu'elle empêcherait l'Iran de bloquer l'accès du détroit.

L'Iran est soupçonné par les Occidentaux de chercher à acquérir la bombe atomique sous couvert d'un programme nucléaire civil, ce qu'il réfute.

La portée de l'arme mentionnée par le général Jafari la placerait loin devant celle des plus performants missiles anti-navires des puissances occidentales.

Selon le site de son fabricant Boeing le Harpoon américain atteint 270 km. L'Exocet de l'européen MBDA va à plus de 70 km, et sa dernière version en développement atteindra 180 km.

L'Iran est réputé disposer de seuls missiles anti-navires chinois de types HY-2, CS-801 et CS-802, d'une portée généralement inférieure à 100 km.

Le général Jafari a affirmé que la nouvelle arme iranienne était dotée d'«une technologie complètement nationale et qui selon nos informations n'a pas encore été utilisée par aucun pays».