Le Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir en Turquie a décidé de suspendre ses efforts pour lever l'interdiction du voile dans les universités, a annoncé le vice-premier ministre Cemil Cicek, au lendemain de la décision de la Cour constitutionnelle de ne pas dissoudre le parti issu de la mouvance islamiste, tout en lui supprimant d'importantes subventions publiques.

La Cour avait qualifié sa décision d'«avertissement sérieux» contre l'AKP, accusé par l'establishment séculier de vouloir islamiser la très laïque Turque. Les propos du vice-premier ministre jeudi semblaient indiquer que le parti souhaite montrer qu'il tire les conséquences de ce jugement.

Dans un entretien à la chaîne NTV, M. Cicek a déclaré que le gouvernement ne tenterait plus, du moins pour l'instant, de faire passer une loi levant l'interdiction pour les femmes de porter le voile islamique dans les universités du pays.

«Le sujet du voile ne figure pas à notre emploi du temps aujourd'hui», a déclaré M. Cicek.

Une tentative récente de revenir sur cette interdiction vieille de plusieurs décennies avait été invalidée par la Cour constitutionnelle, qui a fait référence à ce précédent jugement dans sa décision de mercredi pour justifier que la politique de l'AKP s'oppose sur certains points au modèle laïc turc.