La Maison-Blanche a demandé mardi au gouvernement russe de ne pas considérer comme une menace l'installation en Europe d'éléments d'un bouclier antimissiles, et renouvelé l'offre américaine de coopération.

La porte-parole de la Maison-Blanche, Dana Perino, s'est cependant gardée de réagir à des informations réveillant le souvenir de la grave crise des missiles de 1962. Selon l'agence Interfax, la Russie pourrait, par mesure de représailles, utiliser Cuba, non loin des côtes américaines, pour ravitailler ses bombardiers stratégiques.

Mme Perino a noté que ces informations n'avaient pas suscité de commentaire officiel russe, «alors je ne m'exprimerai pas sur le sujet».

Mais, a-t-elle dit, le président Bush a répété, lors de ses entretiens avec son homologue russe Dmitri Medvedev début juillet, à l'occasion du sommet des pays industrialisés au Japon, «que notre système de défense antimissiles ne devait pas être considéré comme une menace pour la Russie, en fait nous voulons coopérer avec les Russes pour concevoir un système sur lequel Russie, Europe et États-Unis peuvent travailler en tant que partenaires égaux».

M. Bush a dit «à maintes reprises aux responsables (russes) que nous voulons une coopération stratégique avec les Russes. Nous voulons coopérer avec eux pour empêcher que des missiles en provenance de pays voyous comme l'Iran ne menacent nos amis et nos alliés», a-t-elle dit.

Le projet américain d'étendre à l'Europe son bouclier et d'installer des missiles antimissiles en Pologne et un radar en République tchèque est l'un des principaux facteurs des graves tensions des derniers mois entre Washington et Moscou. La Russie y voit une menace directe, et a déclaré à plusieurs reprises qu'elle prendrait des contre-mesures militaires.

Citant une source militaro-diplomatique, l'agence Interfax disait lundi que les bombardiers stratégiques russes pourraient faire escale à Cuba pour se ravitailler en carburant lors de patrouilles, et que les spécialistes russes avaient déjà effectué une mission de reconnaissance.

Le même jour, le quotidien Izvestia, proche du Kremlin, écrivait que la Russie pourrait envoyer ses bombardiers à Cuba.

Ces informations rappellent immanquablement la crise de 1962, quand États-Unis et Union soviétique avaient paru au bord de la guerre atomique après le déploiement de missiles nucléaires soviétiques chez l'allié cubain. Moscou avait fini par retirer les engins.