Le président français Nicolas Sarkozy lance avec faste dimanche l'Union pour la Méditerranée (UPM), en présence de plus de 40 dirigeants, un projet fondé sur des partenariats concrets comme la dépollution, mais dont l'avenir reste semé d'écueils.

Plus de 40 chefs d'État ou de gouvernement d'Europe et de la rive sud de la Méditerranée se réunissent dans le cadre majestueux du Grand Palais, au coeur de la capitale, pour une séance plénière de trois heures à partir de 15h30 (9h30 HAE).

La présence du président syrien Bachar al-Assad, qui effectue à Paris son grand retour sur la scène internationale après des années d'isolement, va marquer ce sommet fondateur, auquel assistera aussi le Premier ministre israélien Ehud Olmert.

Samedi, à l'issue d'une rencontre avec M. Sarkozy, M. Assad a affiché sa volonté d'établir des relations diplomatiques avec le Liban, obtenant en retour l'annonce d'une visite du président français en septembre à Damas.

Le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi boycotte le sommet fondateur de l'UPM, fustigeant un projet «effrayant». M. Sarkozy a enregistré samedi une autre défection de taille: le roi du Maroc Mohammed VI a fait savoir qu'il serait représenté par son frère, le prince Moulay Rachid.

Le sommet donnera naissance à une Union de 43 membres: les 27 de l'UE, dix pays du sud -Algérie, Egypte, Israël, Jordanie, Liban, Maroc, Mauritanie, Syrie, Tunisie et Turquie- et l'Autorité palestinienne, ainsi que l'Albanie, la Croatie, la Bosnie-Herzégovine, le Monténégro et Monaco.

Pour surmonter les réticences, l'UPM entend reposer sur des coopérations autour de thèmes concrets, comme la dépollution, l'énergie solaire ou la sécurité civile.

Le choix du siège de son secrétariat fait l'objet d'âpres discussions et devrait être remis à plus tard, Rabat, Tunis, La Valette, voire Barcelone étant sur les rangs.

D'ultimes discussions étaient aussi en cours samedi sur le projet de déclaration finale, notamment sur le passage mentionnant la situation au Proche Orient.

La France a dû largement amender son projet initial afin de l'élargir aux 27 pays de l'UE à la demande pressante de l'Allemagne. Elle a aussi dû surmonter les réticences de certains pays arabes, ainsi que de la Turquie, inquiète pour son adhésion à l'UE.

Plusieurs milliers de policiers ont été mobilisés pour assurer la sécurité du sommet, qui ne devrait pas donner lieu à la traditionnelle photo de famille.