Juan Carlos Lecompte n'exclut pas que «tout soit terminé» avec sa femme Ingrid Betancourt, explique-t-il mercredi dans les colonnes du quotidien colombien El Tiempo.

Le mari de l'ex-otage, publicitaire âgé de 49 ans, précise qu'il ne l'a pas accompagnée en France car le couple a décidé d'un commun accord qu'elle avait besoin de passer du temps seule avec ses enfants.

«Je ne dois pas exclure que tout soit terminé avec Ingrid. Ca se peut. Je le pense maintenant, mais je le pensais déjà avant. Son amour pour moi pourrait avoir pris fin dans la jungle» pendant ses six années de captivité aux mains des FARC, a-t-il ajouté dans un entretien au journal. «Que puis-je faire? (...) il faut laisser du temps aux choses. Je l'ai déjà attendue six ans et demi», a-t-il dit.

Ingrid Betancourt, 46 ans, secourue mercredi 2 juillet par l'armée colombienne avec 14 autres otages des FARC (Forces armées révolutionnaires de Colombie) s'était envolée dès le lendemain pour la France avec ses enfants Mélanie et Lorenzo, nés de son premier mariage, venus la chercher de Paris avec sa soeur Astrid.

«Je la connais très bien, et je savais qu'elle allait me demander du temps seule avec ses enfants. Je lui ai répondu que je m'étais intérieurement préparé pour cela pendant toutes ces années. Elle a beaucoup souffert et maintenant qu'elle est libre il ne faut pas l'embêter, et j'ai été parfaitement d'accord», ajoute son mari.

Juan Carlos Lecompte a rappelé qu'il avait vécu maritalement avec l'ex-candidate à la présidence de Colombie plusieurs années avant de l'épouser, le 30 janvier 1997.

Il a dit ne pas écarter que sa femme ait entendu, pendant sa captivité, via la radio, des rumeurs à son sujet concernant d'autres femmes. «Des ragots, il y en a autant qu'on veut. Et elle, là-bas dans la jungle, a dû être au courant».

Interrogé sur les retrouvailles plutôt froides avec Ingrid Betancourt à son retour de captivité, sur l'aéroport de Bogota, il a reconnu qu'il s'était attendu «à autre chose». «Bien sûr, j'aurais préféré qu'elle soit un peu plus affectueuse avec moi, pas si froide, mais c'est qu'une captivité est une chose très compliquée, et il ne faut pas calculer l'amour de cette manière».

«Voir Ingrid heureuse me rend heureux. Mais il n'y a pas un bonheur complet parce qu'en ce moment j'aimerais être avec elle (...) je suis troublé, je ne sais pas quoi penser», a-t-il conclu.