Le vote au Conseil de sécurité de l'ONU sur des sanctions contre le Zimbabwe a été reporté jeudi, plusieurs membres ayant préféré soutenir les négociations en cours entre Harare et son opposition sous égide sud-africaine, a annoncé le président du Conseil.

L'ambassadeur du Vietnam, Le Luong Minh, qui préside le Conseil en juillet, a déclaré à la presse que les États-Unis, rédacteurs du projet de résolution, n'avaient pas essayé d'obtenir un vote jeudi après une tentative infructueuse la veille.

«Il y a eu une demande de mettre la résolution au vote hier (mercredi) mais cette requête a été ensuite retirée. Jusqu'à présent, nous n'avons pas encore reçu de nouvelle demande pour programmer un vote», a dit M. Minh.

Il a indiqué que le Vietnam et plusieurs autres Etats membres estiment nécessaire «de soutenir les efforts de bons offices déployés par les pays de la région et les organisations régionales.»

«Nous assistons actuellement à des efforts de la part de l'Union africaine (UA) et de la SADC (Communauté de développement d'Afrique australe) et nous pensons qu'ils doivent être soutenus», a-t-il ajouté.

Six membres du Conseil de sécurité - Afrique du sud, Chine, Indonésie, Libye, Russie et Vietnam - sont hostiles à l'implication du Conseil dans la crise zimbabwéenne.

Ils estiment qu'il s'agit d'un problème intérieur pouvant être réglé par la diplomatie régionale et ne présentant pas une menace pour la paix et la sécurité internationale, seul champ de compétence du Conseil, et que celui-ci n'a pas vocation à arbitrer des élections.

La délégation américaine à l'ONU avait espéré un vote dès mercredi soir sur son texte, qui prévoit un embargo sur les armes à destination du Zimbabwe et un gel des avoirs financiers, ainsi qu'une interdiction de voyager à l'étranger, visant quatorze de ses ressortissants, dont le président Robert Mugabe.

Les diplomates américains et des autres pays occidentaux, qui soutiennent le texte, étaient particulièrement discrets jeudi à l'ONU.