Le candidat démocrate à la Maison-Blanche Barack Obama a rencontré mardi à Washington le premier ministre pakistanais Yousuf Raza Gilani pour des entretiens privés, a indiqué une porte-parole du sénateur de l'Illinois.

La rencontre, placée sous haute surveillance, s'est déroulée dans un grand hôtel de la capitale américaine sans la présence de journalistes.

«Le Pakistan est un partenaire extrêmement important des États-Unis et nous avons discuté (avec M. Gilani) de nombreux sujets vitaux pour la sécurité de nos deux pays», a dit M. Obama dans un communiqué.

«Nous avons discuté de la façon de lutter plus efficacement contre le front central de la guerre contre le terrorisme -la menace d'Al-Qaeda et des talibans provenant de zones tribales au Pakistan- qui menacent les États-Unis, le Pakistan et l'Afghanistan», a ajouté M. Obama.

S'il est élu président, M. Obama a promis de renforcer la présence militaire américaine en Afghanistan pour lutter contre Al-Qaeda et les talibans. Le sénateur de l'Illinois considère que la guerre en Irak a détourné les États-Unis de leur principal objectif.

Cette analyse n'est pas partagée par la Maison-Blanche et le candidat républicain John McCain qui considèrent l'Irak comme le front central de la guerre contre le terrorisme.

Après la réunion avec M. Gilani, au cours d'une autre réunion destinée à lever des fonds pour sa campagne, M. Obama a affirmé qu'il avait dit au dirigeant pakistanais que la seule façon de battre les extrémistes à long terme était d'offrir aux gens de meilleures perspectives d'avenir. «Si les gens ont l'occasion d'avoir une vie meilleure alors il est peu probable qu'ils se tournent vers des idéologies de violence et de désespoir», a dit M. Obama cité par des médias américains.

En tournée aux États-Unis, M. Gilani a rencontré lundi le président George W. Bush. «Nous sommes résolus à combattre ces extrémistes et ces terroristes qui détruisent le monde et le rendent moins sûr», a dit M. Gilani au président américain.

Les relations entre les États-Unis et le Pakistan, dont l'Amérique est le principal bailleur de fonds, sont soumises à rude épreuve depuis plusieurs mois, et plus encore depuis que le camp du président Pervez Musharraf, grand allié de M. Bush, a perdu les législatives.

La toute première inquiétude américaine, c'est de voir les zones pakistanaises frontalières de l'Afghanistan servir de base arrière à une insurrection revigorée qui vient d'infliger en juin aux forces internationales en Afghanistan leurs plus lourdes pertes depuis le début de la guerre en 2001.

C'est aussi de voir Al-Qaeda se reconstituer dans ces zones du nord-ouest du Pakistan où pourraient se cacher Oussama ben Laden et son numéro deux, Ayman al-Zawahiri.