Un énorme soulagement et une grande émotion ont envahi hier les rues de Bogota à l'annonce de la libération des 15 otages détenus par les FARC. Vers 14h locale, les klaxons ont retenti partout dans la ville.

Les yeux encore rouges, Andrea, 27 ans, confesse qu'elle a eu «la chair de poule et pleuré à chaudes larmes quand Ingrid Betancourt a prononcé ses premiers mots et découvert qu'elle était libre». Partout dans le pays, la même scène s'est répétée. Les téléphones portables ont sonné sans arrêt pour colporter la bonne nouvelle. Les passants se sont arrêtés devant les téléviseurs ou ont couru chez eux pour regarder en direct l'arrivée des otages.

«Tout le pays a été paralysé par la nouvelle, raconte Yudisley, graphiste de Cali, troisième ville du pays. Ma mère pleurait, mon père était heureux, on s'est tous embrassés. On a sauté et crié comme si c'était un but de l'équipe de football.» Yudisley poursuit dans l'excitation: «Un grand sentiment de fierté patriotique m'envahit aujourd'hui. Je ne suis jamais sentie autant colombienne.»

Même euphorie à Bogota. Dans son hôtel, German témoigne à chaud: «C'est un grand jour pour ces otages emprisonnés depuis des années et finalement pour la Colombie tout entière.»

Sans exception, tous les Colombiens saluent le travail impeccable de leur président, Alvaro Uribe, contre la guérilla. Depuis sa première élection il y a six ans, le chef de l'État a rétabli l'ordre et repoussé les FARC au fin fond de la jungle colombienne. German, l'hôtelier, se félicite: «Les FARC viennent de subir leur plus grande déroute politique et j'imagine que leur moral doit être au plus bas aujourd'hui.»