De violents affrontements entre partisans du gouvernement et alliés du Hezbollah pro-syrien ont fait au moins quatre morts et 53 blessés à Tripoli, dans le nord du Liban, selon des responsables de la sécurité. La trêve n'aura duré que deux semaines dans la deuxième plus grande ville du pays.

Cinq soldats libanais figurent parmi les blessés, d'après les sources citées plus haut, qui ont précisé que les combats avaient commencé dans la nuit avec l'explosion de trois grenades dans une rue séparant deux quartiers rivaux de Tripoli, l'un, celui de Bab el-Tabaneh, à majorité sunnite et proche du gouvernement anti-syrien, l'autre, celui de Jabal Mohsen, alaouite (une branche du chiisme) et proche de l'opposition libanaise pro-syrienne. Des tirs de mitrailleuse et de grenades ont retenti dans le secteur pendant des heures.

C'est dans ces mêmes quartiers que des affrontements avaient fait neuf morts et 44 blessés le mois dernier avant que les forces gouvernementales ne s'y déploient. Mais malgré la présence constante de l'armée et de la police depuis la trêve du 23 juin, la tension restait vive et une vingtaine de maisons avaient été incendiées le mois dernier.

La nouvelle flambée de violence survient alors que le premier ministre soutenu par l'Occident, Fouad Siniora, tente de former un gouvernement d'unité nationale avec le Hezbollah.

L'opposition emmenée par le Parti de Dieu a obtenu une meilleure représentation et un droit de veto en mai dernier dans le cadre d'un accord destiné à mettre fin à un an et demi de crise politique. Privé de président depuis la fin novembre 2007, le Liban menaçait de retomber dans une guerre civile, comme celle qui a dévasté le pays de 1975 à 1990. Des militants du Hezbollah avaient pris les rues de Beyrouth avec des alliés et les combats avec des partisans du gouvernement avaient fait plus de 80 morts et 200 blessés sur le territoire.