La garde civile espagnole a annoncé vendredi le démantèlement d'un réseau d'exportation illégale de pièces détachées pour l'aéronautique militaire vers un «pays» non spécifié «du Moyen-Orient» mais qui, d'après les précisions fournies, pourrait être l'Iran.

Interrogée par l'AFP, la garde civile a refusé de confirmer l'affirmation de médias espagnols selon lesquels le pays en question était l'Iran mais a admis que celui-ci était, comme l'Iran, «soumis à embargo».

Un communiqué de la garde civile a précisé en effet que le matériel était envoyé vers un «pays du Moyen-Orient soumis à embargo par plusieurs résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU» et faisant l'objet de «mesures de contrôle de la part de l'Union européenne».

Selon des sources proches de l'enquête, citées par l'agence espagnole Europa Press, l'entreprise destinataire serait liée au gouvernement iranien.

Le réseau démantelé se consacrait «à la reproduction et au commerce illégal de pièces de rechange pour avions militaires» en particulier des pièces de «moteurs militaires», a indiqué la garde civile dans un communiqué.

Les six personnes mises en cause sont poursuivies pour «contrebande et atteinte au droit à la propriété industrielle», selon le communiqué.

L'enquête a commencé lorsque la garde civile a appris l'existence d'une «entreprise madrilène soupçonnée d'exporter du matériel de guerre en violation des normes du commerce national et international».

Des perquisitions ont été menées aux sièges de plusieurs sociétés et une «grande quantité» de matériel aéronautique, d'une valeur d'environ 2 millions d'euros, a été saisie, selon la garde civile.

Les pièces étaient fabriquées grâce à de «complexes processus de copie» en utilisant des alliages spéciaux et un acier de haute qualité, précise le communiqué.

La décision de produire ces «copies pour l'exportation» serait due aux «difficultés pour obtenir les pièces d'origine dans les pays où elles sont fabriquées», ajoute la garde civile.

Interrogée par l'AFP, la garde civile a refusé de donner des détails sur les modèles d'origine des pièces copiées.

Selon l'agence Europa Press, il s'agit de pièces d'avions de combat F4, F14, et d'avions de transport Hercule C130, ainsi que des pièces d'hélicoptères.

Cette annonce intervient dans un contexte tendu au Moyen-Orient avec l'annonce par Téhéran, jeudi, de nouveaux essais de missiles dans le Golfe, au troisième jour de manoeuvres militaires qui ont fait monter d'un cran la tension avec les pays occidentaux.