L'attrait exercé dans le passé, à travers le monde, pour l'apprentissage du français tend à diminuer, au profit d'autres langues comme l'espagnol et le chinois.

Déjà déclassé par l'anglais, le français entre en concurrence avec d'autres langues dans le système d'éducation, quand vient le temps d'apprendre une deuxième ou une troisième langue étrangère.

Cela s'explique par le fait que, sur la scène internationale, dans divers milieux de l'éducation, la nécessité d'apprendre le français reste souvent à démontrer.

C'est le constat établi par le président de la Fédération internationale des professeurs de français, Dario Pagel, qui se montre tout de même optimiste quant aux chances du français de demeurer une langue étrangère attrayante aux yeux des jeunes du monde entier.

Plus de 1700 membres de la fédération, provenant des quatre coins du globe, sont réunis en congrès à Québec pour la semaine.

La fédération milite précisément pour que le français conserve son statut de langue étrangère dans les écoles, une tâche difficile, a reconnu M. Pagel.

«Le français n'a pas toujours l'image d'une langue nécessaire, et c'est pour ça que je me bats», a-t-il dit, en conférence de presse, en donnant l'exemple de l'Amérique latine, particulièrement le Brésil.

Au niveau universitaire, cepednant, l'intérêt pour l'apprentissage du français comme langue étrangère demeurerait stable, selon lui, tant en Amérique, qu'en Asie et en Europe.

«Nous ne sommes pas dans une lutte contre l'anglais ou contre une autre langue, a renchéri de son côté, le numéro deux de la francophonie mondiale, Clément Duhaime, qui est administrateur de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF). On est dans une lutte, justement, de la diversité des langues.»

«On ne peut plus parler une seule langue. Celui qui ne parle qu'une seule langue, dans un contexte de mondialisation, se ferme à toute une richesse et à tout un monde», a-t-il ajouté, en appui à sa thèse.

Après l'anglais, le français demeure la langue étrangère la plus enseignée dans le monde.

Par ailleurs, M. Pagel s'est dit confiant de voir le prochain Sommet de la Francophonie - qui se tient à Québec en octobre - accorder la plus grande importance à l'enseignement du français.

«Ca va être valorisé davantage, j'en suis certain», a-t-il dit.

La conférence de presse avait pour but de rendre publique une entente de coopération entre la fédération des professeurs de français et l'Organisation internationale de la francophonie, pour la promotion du français comme langue d'éducation et d'échanges internationaux.

Le français occupe le neuvième rang des langues parlées dans le monde.