Ingrid Betancourt a déclaré qu'elle aspirait toujours à «servir la Colombie comme présidente», quelques heures à peine après sa libération, avant de remercier la France pour son soutien.

La Franco-colombienne, retenue en otage par les FARC pendant plus de six ans, a déclaré que la réélection du président Alvaro Uribe en 2006 à la tête de la Colombie était «très bonne pour la Colombie».

Elle a expliqué avoir constaté, pendant ses années de captivité dans la jungle, que le renforcement militaire promu par le chef de l'Etat avait fortement contribué à affaiblir ses ravisseurs.

L'ancienne otage était en campagne pour la présidence lorsqu'elle a été enlevée en 2002 par les Forces armées révolutionnaires de Colombie.

S'exprimant lors d'une conférence de presse, elle a assuré qu'Alvaro Uribe était «un très bon président» mais qu'elle «continuait d'aspirer à servir la Colombie comme présidente».

Pour le moment, a-t-elle souligné, «je ne suis qu'un soldat de plus».

S'exprimant par ailleurs en français, Ingrid Betancourt a remercié la France, où elle «rêve» de se rendre bientôt, ainsi que les présidents Nicolas Sarkozy et Jacques Chirac, et l'ancien Premier ministre Dominique de Villepin.

«Je vous remercie du temps que vous m'avez consacré, je vous remercie des luttes que vous avez donné en ma défense», a-t-elle lancé à l'adresse de la population française, assurant: «je vais être très vite avec vous,je rêve d'être en France».

«Je veux aussi, à travers vous, dire merci au président Sarkozy qui a tant lutté pour moi avec ma famille» et «remercier le président Chirac qui nous a tendu la main dans les moments où lutter pour les otages en Colombie était politiquement inconvenant», a-t-elle rappelé.

«Je voudrais aussi dire merci à mon ami Dominique de Villepin, à sa femme Marie-Laure que je porte dans mon affection, dans mon coeur, parce que sais qu'ils ont été avec ma famille et avec moi pendant toutes ces années», a-t-elle poursuivi.

«Je suis colombienne mais je suis française, mon coeur est partagé», a-t-elle résumé. «Je vous aime. Vous êtes avec moi, je vous porte dans mon sang (...) Merci la France».

La nouvelle femme libre a toutefois appelé à ne pas oublier les autres nombreux otages. «La paix doit être atteinte avec la promesse qu'il n'y aura plus d'enlèvements (...) Tout le monde doit sentir que cette union nationale va nous aider à tous les ramener sains et saufs».

«Que cet instant de bonheur ne nous fasse pas oublier les autres qui sont morts», a-t-elle souhaité.

Interrogée sur les tentatives de médiation des présidents vénézuélien et équatorien Hugo Chavez et Rafael Correa, Ingrid Betancourt a estimé qu'ils étaient «des alliés importants dans le cadre de ce processus, mais à une condition: le respect de la démocratie colombienne. Les Colombiens ont élu Alvaro Uribe, les Colombiens n'ont pas élu les FARC».

Concernant les gardes chargés de la surveiller, elle et les autres otages, quand l'armée colombienne les a repris, l'ex-prisonnière a espéré qu'"ils restent en vie et ne soient pas injustement accusés de ce qui s'est passé».