Wall Street finit en baisse avant une conférence de la Fed

(New York) Passée l’euphorie des résultats de Nvidia, la Bourse de New York est retombée dans le rouge jeudi, à la veille d’une intervention du patron de la banque centrale américaine (Fed) à la réunion de Jackson Hole, aux États-Unis.

L’indice Dow Jones a fini en baisse de 1,08 % à 34 099,42 points, le NASDAQ, à forte coloration technologique, qui avait commencé en forte hausse, a perdu 1,87 % à 14 463,97 points. Le S&P 500 a abandonné 1,35 % à 4376,31 points.

« Le marché est retombé une fois évaporée l’euphorie autour de Nvidia », la vedette du secteur de l’intelligence artificielle qui a explosé les prévisions les plus optimistes lors de la publication de ses comptes trimestriels mercredi soir après la clôture, a souligné Peter Cardillo de Spartan Capital.  

L’action Nvidia, montée en puissance depuis le début de la semaine, a fini à plat jeudi (+0,10 %) à 471,63 dollars après avoir frôlé les 500 dollars à l’ouverture.  

« Je crois que les investisseurs se positionnent pour le discours de Jerome Powell, le président de la Fed, vendredi » à la réunion des banquiers centraux de Jackson Hole dans le Wyoming, a expliqué M. Cardillo.

« Selon moi, il y en aura un peu pour tout le monde, pour les faucons comme les colombes », a supputé l’analyste utilisant le langage des spécialistes qui évoquent d’un côté les partisans d’une politique monétaire stricte (avec des taux élevés pour lutter contre l’inflation) et de l’autre, ceux favorables à plus de souplesse pour préserver l’emploi.

Pour Karl Haeling de LBBW, jusqu’ici le marché s’attendait à ce que M. Powell argumente en faveur « de taux plus élevés plus longtemps ».  

« Mais depuis, des doutes économiques plus importants » – notamment après des résultats mitigés du côté des détaillants –, « pourraient faire penser à un message de politique monétaire plus équilibré qui pourrait favoriser les achats » en Bourse, a estimé le spécialiste.

Sur le marché obligataire, les rendements sur les bons du Trésor à dix ans sont un peu remontés, ce qui en général n’est pas favorable aux actions.

Vers 16 h 30, ils se situaient à 4,23 % contre 4,19 % la veille, ceux à deux ans se hissaient à 5,02 %.

Le dollar se renforçait face à l’euro (+0,52 %) comme aux principales monnaies.

Du côté des indicateurs, nouveau signe de la résilience du marché de l’emploi aux États-Unis, les nouvelles demandes hebdomadaires d’allocations chômage ont reculé de 10 000 à 230 000, un chiffre inférieur aux attentes des analystes.

Dans le même temps, une chute des commandes dans les transports, notamment aériens, a plombé les commandes de biens durables qui ont reculé de 5,2 % en juillet.

Le constructeur aéronautique Boeing a d’ailleurs annoncé avoir identifié une malfaçon sur un élément du 737 MAX qui va à nouveau perturber les livraisons de son avion-vedette. Le titre a chuté de presque 5 % à 217 dollars.

L’opérateur téléphonique T-Mobile a glissé de 2,21 % alors qu’il a annoncé la suppression prochaine de près de 5000 emplois soit presque 7 % de ses effectifs. Le groupe passera une charge avant impôts de 450 millions de dollars à cet effet, mais l’entreprise a néanmoins confirmé ses objectifs pour son exercice 2023.

Dollar Tree, la chaîne de produits à bas prix, a chuté de presque 13 % reflétant, avec des résultats décevants, les soucis, mentionnés par de nombreux détaillants, face à des consommateurs frileux et à une recrudescence de vols.

La chaîne de prêt-à-porter en difficulté Gap, qui a clos en baisse de 1,24 % à 9,53 dollars, perdait autant dans les échanges électroniques après des résultats décevants. Les ventes trimestrielles ont reculé de 8 % sur un an.