(New York) Les Bourses mondiales se sont nettement ancrées dans le vert mercredi, satisfaites de la décrue de l’inflation aux États-Unis qui donne plus d’arguments à une politique monétaire moins stricte de la banque centrale américaine.  

Wall Street a conclu en hausse, le NASDAQ et le S&P 500 à leur plus haut en un an. L’indice Dow Jones a pris 0,25 %, le NASDAQ, à dominante technologique, a engrangé 1,15 % et l’indice élargi a avancé de 0,74 %.

En Europe, Paris a gagné 1,57 %, Francfort 1,47 %, Londres 1,83 % et Milan 1,75 %.

L’inflation a de nouveau fortement ralenti en juin aux État-Unis à 3 % sur un an, contre 4 % le mois précédent, atteignant ainsi un plus bas depuis mars 2021, selon l’indice CPI publié par le département du Travail.

Si elle reste au-dessus de l’objectif de 2 % de la banque centrale américaine (Fed), le rythme a légèrement été plus faible qu’anticipé par les analystes sur quelques points, notamment concernant l’inflation sous-jacente qui exclut les prix volatils de l’alimentation et de l’énergie.  

Sur le marché obligataire, les taux d’intérêt des États ont nettement baissé alors qu’ils étaient proches de leur sommet annuel avant la publication. Le taux d’intérêt à 10 ans américain passait à 3,85 % vers 16 h 20 (heure de l’Est), contre 3,97 % mardi à la clôture et le taux français à même échéance de 3,10 % contre 3,21 % mardi.  

Si les marchés anticipent que la Fed relèvera d’un quart de point son taux directeur à l’issue de sa prochaine réunion le 26 juillet, après une pause en juin, ils sont de plus en plus indécis sur ce que l’institution monétaire américaine fera ensuite.

« Les perspectives d’inflation sont suffisamment faibles pour faire penser que le relèvement des taux de juillet sera le dernier du cycle », a assuré pour sa part Karl Haeling de LBBW.

Les marchés avaient connu la semaine dernière un « coup de semonce » et de fortes baisses en constatant la détermination de la Fed sur de prochaines hausses de taux lors du compte rendu de la dernière réunion de politique monétaire, a rappelé Patrice Gautry, économiste de l’Union bancaire privée.  

Il estime aussi que le chiffre de l’inflation va donner plus de poids aux partisans d’une politique monétaire moins dure au cours des prochaines réunions.  

Cela pénalisait le dollar : il dérapait au plus bas depuis 16 mois face à l’euro à 1,1137 dollar pour un euro, chutant de 1,16 % vers 15 h 35 (heure de l’Est). Le billet vert s’affaissait de 1,36 % face au yen à 138,48 yen, la devise nipponne étant renforcée par les spéculations autour d’un tournant plus strict de la banque centrale japonaise.  

Infineon et au-delà

Le secteur des semi-conducteurs européens profitait largement d’une appréciation positive par Jefferies dans une note.  

Infineon a pris 3,39 % à Francfort, STMicroelectronics a grimpé de 4,68 % et Soitec de 6,59 % à Paris, ASM International a gagné 6,46 % à Amsterdam.  

À Wall Street, Nvidia, la coqueluche des investisseurs enthousiastes pour le secteur de l’intelligence artificielle, a bondi de 3,53 % à 439,02 dollars.

L’aérien européen dégradé

Les compagnies aériennes européennes souffraient après une révision à la baisse des objectifs de prix des actions par les analystes de Deutsche Bank. Ils soulignent que « bien que l’idée d’un ralentissement » de la hausse du prix des billets « n’ait pas trouvé d’écho auprès des compagnies aériennes », ils « font néanmoins preuve d’une certaine prudence ».  

Air-France-KLM a perdu 3,80 %, IAG 2,28 %, Lufthansa 0,14 %.  

Domino’s Pizza aiguise les appétits

À New York, la franchise Domino’s Pizza a aiguisé l’appétit des investisseurs s’envolant de plus de 11 % après avoir annoncé un accord avec Uber qui va poster ses menus sur son application de livraisons de repas.

Du côté du pétrole

Les cours du pétrole sont restés orientés à la hausse.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre a gagné 0,89 %, pour clôturer à 80,11 dollars, franchissant le seuil symbolique des 80 dollars, un plus haut depuis plus de deux mois.

Quant au baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, avec échéance en août, il a lui pris 1,22 %, à 75,75 dollars.

Le bitcoin perdait 0,87 % à 30 310 dollars.