(New York) La Bourse de New York a terminé en hausse vendredi, inspirée par une série de bons indicateurs macroéconomiques et rassérénée par de nouveaux propos d’un membre de la banque centrale américaine (Fed) sur sa prochaine hausse de taux.

Le Dow Jones a gagné 2,15 %, à 31 288,26 points, l’indice NASDAQ, 1,79 %, à 11 452,42 points, et l’indice élargi S&P 500, 1,92 %, à 3863,16 points.

Une fois n’est pas coutume, alors que Wall Street se convainc chaque semaine un peu plus que l’économie ralentit et risque la récession, les indicateurs du jour ont été quasiment tous positifs du point de vue des investisseurs.

Les ventes de détail sont ressorties en hausse de 1,0 % en juin, soit mieux que les 0,8 % attendus, même si l’essentiel de cette progression est due à l’inflation.

Autre bonne nouvelle, le redressement de l’indice d’activité manufacturière dans la région de New York, qui a renoué avec la croissance en juillet, après deux mois de contraction, selon l’indice mensuel Empire State, alors que les économistes tablaient sur un nouveau recul.

Mieux, la place new-yorkaise a reçu quelques nouvelles encourageantes de l’inflation, qui l’inquiète tant depuis des mois. En juin, les prix à l’importation ne sont montés que de 0,2 % sur un mois, le rythme le plus faible depuis décembre, contre 0,7 % attendu. Les États-Unis étant le premier importateur mondial, les prix à l’importation ont une influence majeure dans l’évolution de l’inflation.

Outre cet indicateur, Wall Street a salué les résultats de l’enquête mensuelle sur le moral des consommateurs, réalisée par l’université du Michigan. En moyenne, les personnes interrogées en juillet anticipent moins d’inflation à un an (5,2 % contre 5,3 %) et surtout seulement 2,8 % d’ici 5 ans, contre 3,1 % en juin.

Les chiffres de juin, supérieurs aux attentes, avaient contribué à ce que la Fed décident d’une hausse-surprise de 0,75 point de pourcentage de son taux directeur, plutôt que le demi-point attendu.

« Donc le fait que cela redescende est un signe encourageant pour les projections d’inflation et les prévisions concernant les hausses de taux de la Fed », a commenté Nick Reece, de Merk Investments.

Alors que les opérateurs pariaient à 80 % mercredi sur une hausse d’un point de pourcentage à l’issue de la prochaine réunion de la Fed les 26 et 27 juillet, une grande majorité lui préféraient vendredi le scénario d’un relèvement de 0,75 point seulement.

Vendredi toujours, le président de l’antenne d’Atlanta de la Fed, Raphael Bostic, a plaidé pour que l’institution ne remonte pas ses taux de façon « trop spectaculaire ».

Ses propos allaient dans le sens de ceux du gouverneur Christopher Waller et du président de l’antenne de St. Louis, James Bullard, qui s’étaient aussi dits favorables à une hausse de trois-quarts de point.

À la cote, la banque Citigroup a surpris favorablement (+13,23 % à 49,98 dollars), à la différence de ses grands concurrents qui ont publié cette semaine, avec un chiffre d’affaires et un bénéfice supérieurs aux anticipations, embellis par les activités de marché et le service aux entreprises.

Malgré un chiffre d’affaires en nette baisse et inférieur aux attentes, Wells Fargo a aussi été recherché (+6,17 % à 41,13 dollars), ce mauvais résultat étant surtout dû à effet comptable.

Les autres bancaires se sont aussi engouffrées dans le sillage de Citi, comme Bank of America (+7,04 % à 32,25 dollars).

Autre rayon de soleil, l’assureur santé UnitedHealth (+5,44 % à 529,75 dollars). Le titre qui pèse le plus lourd dans le Dow Jones a affiché des résultats meilleurs qu’attendu, grâce pour partie à de moindres frais de santé liés à la COVID-19 ainsi qu’à la croissance de son portefeuille d’assurés.

Pinterest a bondi (+16,17 % à 20,40 dollars) après que le Wall Street Journal a indiqué que la société d’investissement Elliott Management, avait pris une participation de plus de 9 % au capital du réseau social, selon le Wall Street Journal.

L’information a profité à beaucoup d’autres valeurs de croissance, de Netflix (+8,20 %) à Roblox (+6,08 %), en passant par PayPal (+6,27 %).

Le Wall Street Journal a également rapporté que des dirigeants du géant chinois du commerce électronique Alibaba (-1,27 % à 102,44 dollars) avaient été convoqués dans le cadre d’une enquête sur une fuite massive de données.

Toronto aussi en hausse

La Bourse de Toronto a mis fin vendredi à une séquence de cinq séances consécutives de recul, mais termine tout de même la semaine sur une perte en raison des difficultés connues par les prix du pétrole et de l’or ces derniers jours, avec des baisses hebdomadaires respectives de près de 7 % et de 2,2 %.

L’indice composé S&P/TSX du parquet torontois a gagné vendredi 65,39 points pour terminer la séance avec 18 394,45 points. Depuis le début de la semaine, il cumule malgré tout une baisse de 3,3 %.

« Dans l’ensemble, ce n’est pas une mauvaise séance », a observé Colin Cieszynski, stratège en chef du marché pour SIA Wealth Management.

« Je crois que nous observons, dans une certaine mesure, une reprise de soulagement avec l’arrivée du week-end, que ce soit pour couvrir des positions à découvert ou pour profiter des aubaines », a-t-il expliqué lors d’une entrevue.

Le secteur de l’énergie a été le plus performant du TSX, avec une hausse de 1,4 %, alors que le prix du baril de pétrole rebondissait de près de 2 %.

À la Bourse des matières premières de New York, le cours du pétrole brut a pris 1,81 $ US à 97,59 $ US le baril, pendant que celui du gaz naturel a gagné 41,6 cents US à 7,02 $ US le million de BTU.

Sur le marché des devises, le dollar canadien s’est négocié au cours moyen de 76,70 cents US, en hausse par rapport à celui de 76,12 cents US de la veille.

Les secteurs de la consommation discrétionnaire et de la finance se trouvaient aussi parmi les cinq groupes du parquet torontois qui ont avancé vendredi. Celui de la santé a enregistré le recul le plus prononcé, de 4,6 %.

Le prix de l’or a reculé de 2,20 $ US à 1703,60 $ US l’once à New York et celui du cuivre a gagné 2,3 cents US à 3,23 $ US la livre.

La Presse Canadienne