Près de 525 milliards de dollars en valeur totale sur la Bourse de Toronto. Plus de 10 milliards de bénéfice net par trimestre, dont près de la moitié, soit 4,8 milliards, est versée en dividendes trimestriels à leurs actionnaires.

À n'en pas douter, les six grandes banques, ou « Big Six » dans le jargon de Bay Street, en mènent large sur la Bourse canadienne. Ainsi que dans les placements de millions de Canadiens, soit directement dans leurs portefeuilles d'actions, soit indirectement par des fonds d'investissement et des caisses de retraite.

C'est pourquoi les annonces de résultats de troisième trimestre des banques, qui débutent mercredi avec la Banque Royale (RBC), sont en tête de liste des événements à suivre au cours des prochains jours.

À quoi s'attendent les analystes qui les ont à l'oeil ?

DOUG YOUNG, analyste chez Valeurs mobilières Desjardins : 

« Je m'attends à une croissance moyenne de 7 % du bénéfice par action parmi le Big Six, favorisée surtout par les baisses d'impôt aux États-Unis, la remontée des taux d'intérêt et leur contrôle serré des dépenses. En contrepartie, je m'attends à des résultats affaiblis par la croissance ralentie dans les prêts et dans les activités des marchés des capitaux.

« En Bourse, après la bonne performance des banques au troisième trimestre, les investisseurs semblent maintenant préoccupés par un repli du marché des prêts hypothécaires et le risque d'une détérioration des conditions de crédit parmi les ménages canadiens, qui sont déjà fortement endettés. »

ROBERT SEDRAN, analyste des banques chez Marchés des capitaux CIBC : 

« Je prévois une autre bonne performance des banques, avec une hausse moyenne de 9 % de leur bénéfice par action.

« Par secteurs d'activité, je m'attends à un meilleur trimestre sur le plan de la croissance et de la rentabilité dans les prêts commerciaux [entreprises], lesquelles devraient compenser la faiblesse de la croissance dans le marché des prêts hypothécaires résidentiels.

« Par ailleurs, je ne suis pas encore trop préoccupé par la qualité du crédit dans l'actif de prêts des banques. La hausse des taux d'intérêt demeure lente mais sans nuire encore à l'économie, ce qui s'annonce favorable à la rentabilité des banques au cours des prochains trimestres. »

GABRIEL DECHAINE, analyste à la Financière Banque Nationale : 

« Il y a de bonnes raisons d'être bullish [attente haussière] envers les actions du Big Six. Non seulement ont-elles été en plat relatif depuis le début de l'année, défavorisées surtout par les doutes sur la santé du marché résidentiel et le sort de l'Accord de libre-échange nord-américain, mais les actions des banques s'échangent maintenant à un multiple de 11,2 fois le bénéfice par action (BPA) anticipé, ce qui est sous leur moyenne historique.

« Pourtant, le BPA des banques est en hausse moyenne de 12 % depuis le début de l'année. Aussi, les prochains BPA sont attendus en hausse moyenne de 7 % au troisième trimestre, et de 6 % l'an prochain. »

MERCREDI

Lowe's/Rona à haut régime

L'un des plus grands détaillants en quincaillerie et en rénovation en Amérique du Nord, le groupe Lowe's, et sa filiale Rona au Canada, publie mercredi ses résultats du deuxième trimestre 2018.

Grâce à la vigueur de l'économie, les revenus sont attendus en hausse de 6 %, autour de 20 milliards US, et le bénéfice net en hausse de 16 %, autour de 1,6 milliard US.

MERCREDI

Des ventes au détail encore fortes ?

On en saura davantage mercredi sur l'évolution des ventes des détaillants canadiens en juin. Seront-elles aussi dynamiques que la croissance de 2 % mesurée en mai ? D'autant que cette croissance était le double des prévisions d'économistes, et la plus élevée en neuf mois.

A pedestrian stands in front of a Toronto-Dominion Bank (TD) building in Toronto, Ontario, Canada, on Friday, May 19, 2017. Ontario is easing rules for its pension funds as years of low interest rates, poor equity returns and a looming retiree glut pressure companies. Photographer : Brent Lewin/Bloomberg

The Bank of Nova Scotia building, left, stands in Toronto, Ontario, Canada, on Friday, May 19, 2017. Ontario is easing rules for its pension funds as years of low interest rates, poor equity returns and a looming retiree glut pressure companies. Photographer : Brent Lewin/Bloomberg