Wall Street a terminé en recul mardi, les valeurs de la technologie souffrant particulièrement d'un mouvement d'inquiétude amplifié par le limogeage du chef de la diplomatie américaine Rex Tillerson par Donald Trump.78%, ou 171,58 points, à 25 007,03 points.

Le Nasdaq, à forte coloration technologique, a reculé de 1,02%, ou 77,31 points, à 7511,01 points.

L'indice élargi S&P 500 a baissé de 0,6%, ou 17,71 points, à 2765,31 points.

Si presque tous les secteurs ont été touchés par l'accès de faiblesse de la Bourse de New York, celui des valeurs technologiques a été le plus affecté car il avait particulièrement augmenté au cours des dernières séances. L'indice le représentant au sein du S&P 500 a chuté de 1,21%.

La place financière a été ébranlée par l'annonce du limogeage de Rex Tillerson et de son remplacement par l'actuel directeur de la CIA, Mike Pompeo.

«Wall Street s'interroge sur le niveau de stabilité de l'administration américaine», a noté Sam Stovall de CFRA.

Ce départ est le dernier d'une longue liste, à laquelle le conseiller économique de la Maison-Blanche Gary Cohn était déjà venu s'ajouter la semaine dernière.

«Le risque que les républicains perdent la chambre des Représentants lors des élections de mi-mandat en novembre est de plus en plus grand», a estimé M. Stovall.

Dans ce contexte, «on observe un phénomène de rotation des valeurs technologiques vers les valeurs de repli à l'image de la santé, les services publics et l'immobilier», a-t-il commenté.

Par ailleurs, «il semble que Mike Pompeo a une approche plus protectionniste que (Rex) Tillerson, ce qui augmente les risques de batailles commerciales» entre les États-Unis et ses partenaires, a avancé Karl Haeling de LBBW.

La menace d'une guerre commerciale avec l'Europe et la Chine a été attisée la semaine dernière par le président américain lorsqu'il a adopté des taxes à l'importation de 25% sur l'acier et de 10% sur l'aluminium.

En début de séance, les marchés ont applaudi la publication de l'indice des prix à la consommation, en hausse de 0,2% sur un mois, soit un ralentissement marqué par rapport au mois de janvier (+0,5%).

Ce recul éloigne les perspectives de hausses brutales de taux de la banque centrale américaine (Fed).

«Les marchés peuvent dormir sur leurs deux oreilles concernant les craintes sur l'inflation», a commenté Mickey Levy de Berenberg.

Parmi les valeurs du jour, Advanced Micro Devices a avancé (+1) malgré l'information d'une société de sécurité informatique selon laquelle certains microprocesseurs du groupe présentaient de grosses failles de sécurité, alors même que le secteur est toujours aux prises avec les failles Spectre et Meltdown.

Dans le même secteur, Qualcomm a chuté (-5%) au lendemain du blocage par M. Trump de sa fusion avec l'entreprise basée à Singapour Broadcom (-0,6%). Cette décision  illustre les craintes que suscite la concurrence chinoise dans les télécoms, en particulier sur le marché de la 5G, l'internet mobile ultrarapide.

La Bourse de Toronto a clôturé en hausse, soutenue notamment par les gains des actions des sociétés minières, pendant que le dollar canadien cédait près d'un demi-cent US.

L'indice composé S&P/TSX du parquet torontois a pris 42,35 points à 15 647,14 points, porté par la croissance de 1,12 pour cent du secteur des matériaux.

Sur le marché des devises, le dollar canadien s'est négocié au cours moyen de 77,45 cents US, en baisse de 0,49 cent US par rapport à son cours moyen de la veille.

À la Bourse des matières premières de New York, le cours du pétrole brut a reculé de 65 cents US à 60,71 $ US le baril, tandis que celui du lingot d'or a gagné 6,30 $ US à 1327,10 $ US l'once. Le prix du cuivre a grimpé de 1 cent US à 3,14 $ US la livre.

- Avec l'Agence France-Presse