Wall Street a terminé mercredi sur sa plus forte baisse depuis l'élection américaine en novembre, plombée par l'accumulation des déboires politiques du président Donald Trump: le Dow Jones a reculé de 1,78% et le Nasdaq de 2,57%.

Selon les résultats définitifs, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average a cédé 372,82 points à 20 606,93 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 158,63 points à 6011,24 points (bien 6011,24). L'indice élargi S&P 500 a perdu 43,64 points, soit 1,82%, à 2357,03 points.

Les trois indices ont signé leurs pires séances en pourcentage en plus de six mois.

«C'est une réaction tout à fait classique d'aversion au risque», a commenté Victor Jones de TD Ameritrade, les investisseurs se détournant des actifs jugés risqués comme les actions au profit des valeurs refuges comme certaines devises ou les placements obligataires.

De ce fait, le marché obligataire avançait nettement. Vers 16h40, le rendement des bons du Trésor à 10 ans baissait à 2,218% contre 2,323% mardi soir, et celui des bons à 30 ans à 2,904% contre 2,992%.

Témoin de la fébrilité des investisseurs, le VIX, surnommé indice de la peur, remontait en flèche mercredi en progressant de plus de 43% soit la plus forte hausse depuis novembre.

Cette réaction des marchés financiers a été déclenchée par un article du New York Times publié mardi soir avançant que le président américain avait demandé en février de mettre un terme à une enquête du FBI concernant son conseiller à la sécurité nationale de l'époque.

Cela a été vu comme une possible tentative d'obstruction à la justice et est venu s'ajouter au limogeage la semaine dernière du directeur du FBI James Comey par le président américain, par ailleurs accusé de s'être montré trop bavard avec des diplomates russes.

«Nous avons des accusations sérieuses qui affaiblissent à coup sûr la position du président, elles posent la question du discernement du président, elles posent la question du fonctionnement de la Maison-Blanche», a commenté Alexander Kazan de Eurasia Group.

Cela fait douter les investisseurs de la capacité du président américain à mettre en place un programme économique qui avait fait bondir la Bourse de New York après son élection.

Le secteur financier touché

«Nous avons probablement un marché qui est assez cher et qui cherche un catalyseur pour corriger cela: les dernières nouvelles sont une raison aussi bonne qu'une autre pour reculer», a avancé Jack Ablin de BMO Private Bank.

La séance du jour, qui marque le 225e anniversaire du New York Stock Exchange, était par ailleurs dépourvue d'indicateur américain notable, ce qui laissait les investisseurs face aux inquiétudes politiques.

Le secteur financier a particulièrement été touché par la baisse avec, au sein du Dow Jones, le recul des banques Goldman Sachs (-5,27% à 213,72 dollars) et JPMorgan (-3,81% à 84,27 dollars).

De son côté le dollar reculait face à l'euro, finissant de perdre tout ce qu'il avait gagné depuis l'élection américaine.

Un euro s'échangeait à 1,1162 dollar contre 1,1084 dollar mardi soir.

Parmi les autres valeurs, le deuxième constructeur américain en termes de ventes, Ford (-1,65% à 10,76 dollars), n'a profité pas de la confirmation de réductions d'effectifs de l'ordre de 1400 emplois en Amérique du Nord et en Asie pour diminuer ses coûts et améliorer sa rentabilité.

La Commission européenne a ouvert une procédure d'infraction à l'encontre de l'Italie, lui reprochant de ne pas s'être suffisamment assurée de la conformité de modèles de la marque Fiat Chrysler (FCA) qui a perdu 3,11% à 10,59 dollars sur sa cotation new-yorkaise.

Dans la grande distribution, Target a pris 0,94% à 55,04 dollars après avoir annoncé un bénéfice et un chiffre d'affaires supérieurs aux attentes.

En revanche la chaîne de magasins de vêtements Urban Outfitters a fait moins bien que prévu sur les deux tableaux et a cédé 4,20% à 19,60 dollars.