La Bourse de Toronto a clôturé en hausse hier, au terme d'une séance marquée par la volatilité qui a vu le pétrole et le dollar canadien reculer en deçà de seuils psychologiques avant de se ressaisir un peu.

L'indice composé S&P/TSX a avancé de 54,65 points pour terminer à 12 373,90 points, enregistrant son premier gain quotidien depuis le congé de Noël.

Le cours du pétrole brut a terminé la journée à 30,44 $ US le baril, en baisse de 97 cents US par rapport à la fermeture de lundi, après avoir glissé sous la barre des 30 $ US plus tôt dans la séance.

Le prix du lingot d'or a aussi retraité, cédant 11 $ US à 1085,20 $ US l'once, à la Bourse des matières premières de New York.

Le dollar canadien s'est pour sa part déprécié de 0,17 cent US à 70,14 cents US, après avoir glissé, en cours de séance, sous le seuil des 70 cents US, ce qu'il n'avait pas fait depuis avril 2003.

Le secteur des technologie a grimpé de 1,5%, tandis que les titres pétroliers reculaient de 2%.

Pour sa part, la Bourse de New York a fini la séance  en hausse, réussissant à faire rebondir tous les indices pour la première fois depuis le début de l'année, tout en restant à un niveau très déprimé: le Dow Jones a gagné 0,72% et le Nasdaq 1,03%.

Selon des résultats définitifs, l'indice vedette Dow Jones a avancé de 117,65 points à 16 516,22 points et le Nasdaq, à dominante technologique, de 47,93 points à 4685,92 points.

Très surveillé par les investisseurs, l'indice élargi S&P 500 a progressé de 0,78%, soit 15,01 points, à 1938,68 points.

«Cela faisait un moment qu'on attendait un rebond, il avait commencé à s'amorcer dans la dernière heure d'échanges hier, s'était poursuivi ce matin, avant de fléchir puis de revenir en fin de journée, ce qui nous laisse tout de même avec une perspective très incertaine», a déclaré David Levy, chez Kenjol Capital Management.

Mais «ce rebond n'est que technique, et pas fondé sur des données économiques ou liées au marché», a-t-il prévenu. «Nous sommes contents pour aujourd'hui mais restons très réservés pour le moment», a-t-il ajouté.

Les indices ont d'ailleurs eu plusieurs accès de faiblesse en journée. Chez Marblehead Asset Management, Mace Blicksilver a remarqué que la Bourse tendait à rester «otage du marché du pétrole», dont le marasme fait craindre une nouvelle crise financière.

Les cours du brut avaient eux aussi commencé la séance en hausse, avant de repartir en baisse pour perdre au final quelque 3% et se retrouver au plus bas depuis plus de douze ans.

La corrélation entre pétrole et actions a donc fini par se briser en fin de journée, mais sans que quiconque se risque à prédire que cela durerait.

«Je ne serais pas surpris que l'on redescende jusqu'à des niveaux de résistance correspondant aux plus bas atteints en août, et s'ils ne suffisent pas à soutenir le marché je crois que nous parierions sur encore plus de  baisse», a prévenu David Levy.

La semaine est surtout marquée par le début des résultats d'entreprise, et le premier grand groupe à présenter sa performance pour l'ensemble de 2015, Alcoa, a dégringolé de 9%  après avoir publié lundi soir des pertes nettes pour l'année et le dernier trimestre, faisant toutefois légèrement mieux que prévu. La baisse des prix pour certains de ses produits phares comme l'alumine et l'aluminium font craindre pour ses résultats à venir alors que le groupe s'apprête à se scinder en deux d'ici la fin de l'année.

La compagnie aérienne United Continental a perdu 1,47%  après avoir prévenu que son chiffre d'affaires du quatrième trimestre pourrait avoir baissé plus que prévu après les attentats de novembre à Paris et la baisse du prix du pétrole, qui réduit la demande de ses clients à l'aéroport de Houston (Texas, sud), l'un de ses principaux hubs (plateforme de correspondance) aux Etats-Unis, implanté au coeur de la région la plus liée à l'industrie du pétrole.

La chaîne d'habillement de sport et de yoga Lululemon a bondi de 3,82% àaprès avoir fait part de ventes meilleures qu'attendu durant la saison des fêtes, alors qu'un mois plus tôt elle avait fait peur en évoquant un trafic ralenti dans ses boutiques en octobre-novembre.

Walt Disney a gagné 1,54% après avoir annoncé la venue à son conseil d'administration du patron de Nike, Mark Parker.

PC-AFP