Wall Street a fortement baissé jeudi, le Dow Jones perdant plus de 2% et tombant à son plus bas niveau de l'année dans la foulée d'inquiétudes mondiales sur la chute des cours de l'énergie et les perspectives chinoises.

Selon des résultats définitifs, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average a cédé 2,06%, soit 358,04 points, à 16.990,69 points, un niveau qu'il n'avait pas atteint en clôture depuis octobre 2014. À dominante technologique, le Nasdaq a encore plus lourdement baissé, de 2,82%, soit 141,56 points, à 4.877,49 points.

L'indice élargi S&P 500, particulièrement suivi par les investisseurs, a abandonné 2,11%, soit 43,88 points, à 2.035,73 points.

Après avoir stagné depuis le début de l'année à des valorisations élevées, Wall Street, où le Dow Jones n'avait pas enregistré une telle baisse quotidienne depuis février 2014, «a peut-être commencé à vraiment à se rééquilibrer en baisse», a jugé Peter Cardillo, de Rockwell Global Capital. «Les raisons, on les connaît bien.»

Il citait les craintes autour «du ralentissement de l'activité économique mondiale, qui viennent manifestement de la Chine».

La Bourse de Shanghai a chuté jeudi de près de 3,5%, trébuchant à nouveau après son sursaut de la veille, dans un marché toujours plombé par les inquiétudes sur les fragilités de l'économie chinoise.

Les publications d'indicateurs économiques décevants et ternes se succèdent dans la deuxième économie mondiale, et une dévaluation surprise du yuan la semaine dernière - perçue comme un effort désespéré de Pékin pour relancer ses exportations et l'activité - a renforcé les inquiétudes.

De plus, les préoccupations sur la Chine, deuxième consommateur mondial de pétrole, contribuent à une chute des cours des matières premières, les prix de l'or noir ayant tenté de se stabiliser jeudi à New York mais restant proches de leurs plus bas niveaux depuis 2009.

Dans l'ensemble, «les cours du pétrole continuent à baisser, et cela pourrait faire du mal à de nombreuses économies», a conclu M. Cardillo, relativisant en revanche les inquiétudes de Wall Street quant à un relèvement prochain des taux de la Réserve fédérale (Fed), dont le niveau actuellement presque nul constitue un important soutien à l'économie.

À ce titre, les investisseurs n'ont pas semblé très attentifs aux nombreux indicateurs américains du jour. Ils se sont avérés mitigés, entre une baisse inattendue le mois dernier de l'indice composite de l'organisation Conference Board, censé donner une idée de l'évolution de la conjoncture aux États-Unis, et «un très bon chiffre sur les reventes de logements», selon les termes d'Art Hogan, de Wunderlich Securities.

«Cela n'a pas vraiment retenu l'attention», a-t-il jugé, notant que Wall Street avait suivi un déclin général des places asiatiques et européennes. «Si l'on cherche un facteur, ce qu'il faut retenir, c'est la pression sur les prix de l'énergie.»

Le marché obligataire montait. Vers 20H20 GMT, le rendement des bons du Trésor à dix ans baissait à 2,074% contre 2,127% mercredi soir, et celui des bons à 30 ans à 2,744% contre 2,812% auparavant.