La Bourse de New York se tient prête pour une semaine plus riche que la précédente en indicateurs économiques, avec pour point d'orgue les chiffres de l'emploi jeudi, mais aussi écourtée en raison de la fête nationale américaine vendredi.

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Les marchés à la clôture : 

TSX 15 094,25 / 63,51 (0,42%)

Dow Jones 16 851,78 / 5,65 (0,03%)

S&P 500 1 960,98 / 3,76 (0,19%)

NASDAQ 4 397,93 / 18,88 (0,43%)

--------------------------Avant que les investisseurs ne s'apprêtent à partir pour le long week-end du 4 juillet, jour de commémoration de l'indépendance américaine, «la semaine qui s'annonce sera chargée sur le plan des chiffres économiques», indique Sam Stovall, de Standard & Poor's Capital (S&P) IQ.

Dès lundi, outre des chiffres sur le secteur immobilier américain, les opérateurs se concentreront sur un indicateur d'activité dans la région de Chicago en juin, avant l'indice ISM manufacturier pour le même mois mardi.

Mais l'attention du marché se tournera avant tout sur l'emploi, avec les chiffres ADP dans le privé mercredi, les inscriptions hebdomadaires au chômage jeudi, et chose peu commune, les statistiques mensuelles très attendues sur le secteur, habituellement publiées chaque premier vendredi du mois, mais avancées à jeudi en raison du jour férié.

Selon les analystes de S&P IQ, les créations d'emplois devraient être légèrement moins importantes que le mois précédent, à 205 000 embauches, mais le taux de chômage devrait rester à 6,3 %, soit son plus bas niveau en six ans.

Dans ce contexte, les chiffres du chômage et leur impact éventuel sur la direction de la politique monétaire américaine font moins trembler.

«Avant, c'était toujours l'emploi, l'emploi, l'emploi, mais de plus en plus, les marchés vont regarder la tendance de l'inflation», note Stéphane Ventilato, de Banca Imi Securities.

L'inflation a de nouveau accéléré en mai aux États-Unis, à 1,8 %, provoquant des craintes d'un relèvement anticipé des taux d'intérêt de la Réserve fédérale (Fed), dont le contrôle de la hausse des prix est l'une des premières missions.

Dans ce contexte, le marché a accordé d'autant plus de crédit aux propos jeudi de James Bullard, président de l'antenne régionale de la Fed à Saint-Louis, qu'il a «semblé inviter le marché à envisager une hausse des taux».

La perspective d'un relèvement de ces taux proches de zéro fait frissonner les opérateurs, qui craignent un tarissement de l'afflux de liquidités qui leur a beaucoup profité.

«Il est très clair que la seule chose qui importe en ce moment, c'est la Fed», renchérit Steven Rosen, courtier à la Société Générale, à New York.

Les opérateurs jetteront également un oeil sur la réunion mensuelle de la Banque centrale européenne (BCE) jeudi, un jour décidément très chargé, bien que peu en attendent beaucoup de surprises.

Une séance potentiellement volatile jeudi

Pour Sam Stovall, la semaine pourrait être particulièrement agitée jeudi, en l'absence de nombreux acteurs du marché : «généralement, les investisseurs essaient dans ce cas-là de pousser le marché dans un sens ou dans l'autre pour provoquer un peu plus de volatilité» et engranger des gains rapides.

Wall Street commençait aussi à se préparer à la saison des résultats d'entreprises à une semaine de son coup de départ officiel avec les chiffres d'Alcoa le 8 juillet, même si, selon certains, ils seront parfois à prendre avec des pincettes.

«On a tous les programmes de rachats d'actions» annoncés récemment aux États-Unis, «qui feront apparaître des bénéfices de manière parfois un peu artificielle, davantage liés à une opération financière qu'à l'activité sous-jacente de l'entreprise», précise Stéphane Ventilato.

Pour le courtier de Banca Imi Securities, il sera ainsi d'autant plus important d'étudier l'évolution des chiffres d'affaires des entreprises.