Rendues euphoriques, la veille, par l'espoir de voir l'Europe sortir enfin de la crise de la dette grâce à des mesures efficaces, les Bourses du continent étaient en légère hausse mardi matin, dans un climat attentiste avant une réunion des ministres des Finances de la zone euro.

Vers 6h15 (heure de Montréal) Paris montait de 0,82%, Londres de 0,28%, Francfort de 0,89%. À la même heure Madrid gagnait 0,36% et Milan 0,0,67%.

Lundi, les places européennes ont fortement rebondi, Paris notamment enregistrant sa deuxième plus forte progression de l'année (+5,46%), grâce aux rumeurs d'un assouplissement de la position de l'Allemagne sur le rôle de la Banque centrale européenne (BCE) ou encore d'un plan d'aide à l'Italie.

Dans leur sillage, la Bourse de New York a également fini en forte ascension (+2,59% pour le Dow Jones et +3,52% pour le Nasdaq) et mardi matin, Tokyo a pris le relais et terminé sur une progression de 2,30%.

Malgré les démentis officiels, le marché a voulu croire à de nouvelles mesures, mais mardi matin la prudence était de nouveau de mise.

«Il y a une très forte chance pour que l'actuel optimisme du marché se transforme rapidement en déception», prédisait avant l'ouverture des Bourses européennes Masafumi Yamamoto, stratégiste chez Barclays Capital à Dow Jones Newswires.

«Les opérateurs espèrent la mise au point d'un plan clair qui résoudra la crise d'endettement européenne», a expliqué Hiroichi Nishi, courtier chez SMBC Nikko Securities, cité par Dow Jones Newswires.

«Nous n'espérons pas de recette miracle mais des avancées significatives dans ce long périple vers une sortie de crise», ont également affirmé les analystes du Crédit Mutuel-CIC.

Les regards étaient donc braqués sur la réunion, prévue à 16h00 GMT (11h00 à Montréal), des ministres des Finances de la zone euro.

Outre-Atlantique, le président américain Barack Obama, lors d'une rencontre avec le président de l'UE Herman Van Rompuy et celui de la Commission européenne José Manuel Barroso, s'est dit prêt lundi soir à aider l'Union européenne.

Mais toutes les initiatives ou déclarations n'empêchent pas les agences de notation de continuer à diffuser des perspectives assombries. Ainsi, Standard & Poor's pourrait placer dans les prochains jours la note «AAA» de la France sous perspective négative, selon le journal la Tribune, citant des sources concordantes.

Fitch a aussi indiqué envisager d'abaisser la note attribuée à la dette des États-Unis, en faisant passer sa perspective de «stable» à «négative».

L'euro continuait pour sa part à gagner du terrain mardi matin, porté par un certain optimisme entourant la réunion des ministres des Finances.