Les Bourses européennes poursuivaient jeudi sur leur lancée positive après le fort rebond de mercredi, toujours portée par des espoirs d'une recapitalisation coordonnée des banques européennes pour les aider à résister à la crise de la dette en zone euro.

Vers 6h10 (heure de Montréal), la place parisienne affichait un gain de 2,13%, sur des anticipations de mesures de soutien de la Banque centrale européenne (BCE) aux banques dans le sillage de la mobilisation des dirigeants politiques sur ce dossier. Francfort progressait de 2,05%, Londres de 1,49%, Madrid de 1,64% et Milan de 1,69%.

Mercredi, Paris avait gagné 4,33%, Londres 3,19%, Francfort 4,91%, Madrid 3,06% et Milan 3,94%, malgré l'abaissement de la note de la dette souveraine de l'Italie par l'agence Moody's.

Le fort rebond des Bourses européennes mercredi s'est diffusé outre-Atlantique, où la Bourse de New York a également fini en nette hausse mercredi soir.

Retour d'optimisme également en Asie jeudi matin. La Bourse de Tokyo a terminé la séance sur un gain de 1,66% tandis que Hong Kong, Séoul et Sydney évoluaient également en territoire nettement positif. Shanghai était fermée jeudi.

Après des semaines de tergiversations, les dirigeants européens se sont mobilisés mercredi pour éviter un effondrement du secteur bancaire, fragilisé par la crise de la dette, qui a mis à terre le groupe franco-belge Dexia.

La chancelière allemande Angela Merkel a jugé «justifié» de recapitaliser les banques européennes qui en ont besoin, en soulignant que le «temps pressait» et que son pays était prêt à le faire «si nécessaire».

«Le gouvernement allemand est prêt, si nécessaire, à réaliser une recapitalisation» des banques chez lui, a assuré la chancelière, en n'excluant pas que la question soit abordée au plus haut niveau, lors du prochain sommet européen à Bruxelles, les 17 et 18 octobre.

Selon le quotidien Die Welt, Mme Merkel entend convaincre le président français Nicolas Sarkozy d'agir vite pour soutenir les banques, lors de leur rencontre de dimanche, alors que Paris préfèrerait attendre.

Les ministres des Finances de l'UE ont en parallèle demandé au régulateur bancaire européen (EBA) d'évaluer l'impact sur les banques d'une forte décote appliquée aux obligations de l'État grec, a rapporté le Financial Times.

Le Fonds monétaire international (FMI) a, lui, concrètement suggéré mercredi d'injecter entre 100 et 200 milliards d'euros dans les plus grandes banques européennes pour stabiliser le secteur.

C'est dans ce contexte que les investisseurs attendent de voir, vers 7h45 (heure de Montréal), quelle sera la décision de la banque centrale européenne (BCE) sur ses taux. Ce sera la dernière réunion présidée par Jean-Claude Trichet, dont le mandat de huit ans à la tête de la BCE s'achève le 31 octobre.

La BCE, qui a relevé son taux directeur deux fois cette année par crainte de l'inflation, pourrait cette fois annoncer une baisse pour soutenir l'économie en pleine crise de la zone euro.