Les Bourses mondiales plongeaient encore vendredi, au lendemain d'une journée noire, les investisseurs entrevoyant le spectre d'une récession aux États-Unis et en zone euro et craignant un tarissement des liquidités des banques européennes.

Les Bourses européennes ont clôturé en baisse marquée vendredi, après avoir amorcé une remontée dans le sillages de Wall Street, en raison d'inquiétudes sur la croissance mondiale et le secteur financier.

A la clôture, Paris cédait 1,92% après une brève incursion dans le vert dans l'après-midi. L'indice parisien avait chuté de jusqu'à 4% en matinée et dégringolé de 5,48% jeudi. Francfort a terminé en recul de 2,19%, Londres de 1,01%, Madrid de 2,11% et Milan de 2,46% après avoir connu un jeudi noir et une séance difficile.

La Bourse suisse finissait également en repli de 1,97%.

Toutes les Bourses ont pourtant profité d'un cours repit offert par le redressement de Wall Street qui, après avoir ouvert dans le rouge, oscillait autour de l'équilibre. Vers 15H45 GMT, l'indice Dow Jones perdait 0,26% et le Nasdaq, à dominante technologique, gagnait 0,37%.

Ce léger redressement a fait long feu. Selon des acteurs de marchés, ce sont des facteurs techniques qui ont permis de soutenir Wall Street, avec les expirations d'options.

«Cela pousse peut-être les opérateurs qui ont des positions à découvert (vente d'un titre qu'on ne possède pas, NDLR) à se couvrir», les forçant à acheter des actions, a avancé Gregori Volokhine, de Meeschaert Capital Markets, ce qui aidait le marché à trouver pied.

Les investisseurs se montraient particulièrement inquiets des perspectives de croissance en Europe et aux Etats-Unis.

Pour Sandra Pinalto, l'une des dirigeantes de la banque centrale des Etats-Unis (Fed), l'économie américaine devrait croître «d'environ 2% cette année» et 3% en 2012.

Le Conference Board, institut de conjoncture réputé, a estimé jeudi qu'une croissance très lente était toujours au programme d'ici à la fin de l'année.

Beaucoup plus pessimistes, plusieurs banques ont revu à la baisse leurs prévisions de croissance aux Etats-Unis et en zone euro, jetant un voile sombre sur les perspectives de l'Economie mondiale.

La banque d'affaires américaine JPMorgan Chase a ainsi abaissé sa prévision de croissance des Etats-Unis, pour la fin 2011 et le début de 2012, avertissant que les risques de récession restent «élevés».

Elle a imité son homologue Morgan Stanley, qui avait fait valoir qu'elle jugeait «les économies des Etats-Unis et de l'Europe dangereusement proches de la récession».

En Asie, la Bourse de Tokyo a achevé la semaine sur une nouvelle chute (-2,51%), aggravée par la cherté du yen, autre valeur refuge. Hong Kong (-3,08%), Shanghai (-0,98%) et Séoul (-6,22%) ont suivi la même tendance.