La Bourse de Toronto a clôturé en baisse, vendredi, l'indice S&P/TSX ayant perdu 242,27 points, à 11 569,61 points, sur un volume de 402 millions d'actions négociées. La Bourse de New York a quant à elle chuté à son plus bas niveau en quatre mois, refroidie par les chiffres mensuels de l'emploi aux États-Unis, bien moins bons qu'espéré: le Dow Jones a perdu 3,16% et le Nasdaq 3,64%.

Selon les chiffres définitifs de clôture, le Dow Jones Industrial Average a lâché 324,06 points à 9931,22 points, son plus faible niveau depuis le 8 février.

Le Nasdaq, à dominante technologique, a lui abandonné 83,86 points à 2219,17 points et l'indice élargi Standard & Poor's 500 3,44% (37,95 points) à 1064,88 points.

«Les chiffres de l'emploi étaient censés prouver que tout va bien, et c'est exactement le contraire qui s'est passé», a commenté Mace Blicksilver, de Marblehead Asset Management.

L'économie américaine a créé 431 000 emplois de plus qu'elle n'en a détruit en mai. C'est le chiffre le plus élevé depuis mars 2000, mais les analystes attendaient nettement mieux: ils estimaient qu'un demi-million d'emplois nets avaient été créés.

«Ce sont les meilleurs chiffres qu'on ait eus depuis longtemps, a reconnu Lindsey Piegza, de FTN Financial. Mais quand on se plonge dans les détails, on se rend compte qu'ils montrent que la croissance du secteur privé a été très faible. Ils vont dans la bonne direction, mais on aurait aimé voir mieux.»

Le secteur privé n'a créé que 41 000 postes, soit cinq fois moins que le mois précédent. Et si le chômage a reculé à 9,7%, c'est surtout en raison d'une baisse de la population active.

«C'est une déception, tout le monde a été pris à contre-pied», a jugé Gregori Volokhine, de Meeschaert New York, qui rappelle que «le marché avait anticipé des bons chiffres». «Ce n'est pas un chiffre négatif, cela ne met pas en cause le scénario de reprise, mais l'amélioration semble beaucoup plus lente que souhaité, c'est cela qui effraie».

Autre mauvaise nouvelle pour les investisseurs, un regain d'inquiétude des marchés face à la crise budgétaire en zone euro a fait plonger l'euro sous 1,20$ vendredi pour la première fois depuis 2006.

Refuge de l'investisseur inquiet, le marché obligataire est monté. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a reculé à 3,195% contre 3,379% jeudi soir et celui du bon à 30 ans à 4,119% contre 4,288% la veille.