Chaque samedi, un financier différent répond à nos questions. Il donne sa lecture des marchés, offre son point de vue sur la Bourse et lance quelques conseils d'investissement. Cette semaine, John Goldsmith, de Montrusco Bolton.

John Goldsmith assume avec Jean-David Meloche le poste de gestionnaire de portefeuille actions mondiales depuis le mois de mars. M. Goldsmith est responsable de la gestion de 270 millions de dollars chez Montrusco Bolton, où il travaille depuis 2004. Auparavant, il a oeuvré au sein du CN, à la Banque CIBC et chez RBC Valeurs mobilières.

Q: Quel est l'événement le plus significatif des derniers jours à la Bourse ?

Sans aucun doute, la mise à jour du marché de l'emploi aux États-Unis qui est survenue vendredi matin. On attendait plus de 500 000 pertes d'emplois en mai sur le marché américain et le gouvernement a annoncé la perte de 345 000 emplois. Ces chiffres viennent confirmer que la situation prend du mieux. Il y avait eu plusieurs données contradictoires pendant la semaine

Q: Quel indicateur surveillez-vous le plus attentivement en ce moment ?

La production industrielle aux États-Unis et dans le monde. C'est le meilleur indicateur de la vitalité économique. À ce chapitre, les chiffres progressent en Chine. Je constate une hausse de la production et c'est une bonne chose pour l'économie. Et ce qui est bon pour l'économie est bon pour la Bourse. Les choses vont dans la bonne direction présentement.

Q: Que feriez-vous avec 10 000 $ à investir ?

Avec ce montant, la meilleure chose à faire est d'investir dans un fond commun de placement. Ça peut être un fond commun d'actions ou un fond commun d'obligations. Ce n'est pas le choix qui manque.

Q: Quel placement faut-il éviter ?

Il faut éviter les compagnies qui ont beaucoup de dettes et qui utilisent leur levier financier pour faire fructifier leurs bénéfices.

Q: Qu'est-ce que les marchés sous-estiment le plus en ce moment ?

Les marchés prévoient une reprise trop rapide. Ils sous-estiment le temps véritable que ça va prendre pour que l'économie reprenne son rythme. Le marché escompte actuellement une reprise dans la deuxième moitié de 2009. Pour que le marché continue de bien faire, il faudra que la reprise soit très forte et rapide alors que présentement, tout ce qu'on constate c'est que les choses ne vont pas mieux, elles sont seulement moins pires que prévu. Moins pire ne veut pas dire que les choses vont bien et c'est pourquoi je pense que la reprise viendra plus tard qu'en deuxième moitié de 2009. Le marché est actuellement un peu trop optimiste face à la force de la reprise et le marché risque d'être déçu.

Q: Quelle erreur les investisseurs ne doivent pas commettre ?

Il ne faut jamais mettre tous ses oeufs dans le même panier. Il faut demeurer diversifié et ne pas acheter qu'un seul titre.