Vous avez bâti votre PME à la sueur de votre front et prévoyez passer le flambeau d’ici trois à cinq ans. Certes, plusieurs étapes doivent être complétées avant d’en céder les rênes. Mais puisque votre priorité demeure d’assurer la pérennité de l’entreprise, certains employés-clés pourraient peut-être devenir les repreneurs tout désignés pour l’occasion.

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Dans certaines régions et dans plusieurs secteurs d’activité, la pénurie de main-d’œuvre est un enjeu d’importance qui oblige les PME d’ici à faire un peu de gymnastique. « Un plan de relève efficace établi au bon moment est un levier très puissant pour retenir les meilleurs talents au sein de l’organisation », souligne Nancy Doucet, directrice, conseil en management pour la firme de services professionnels Raymond Chabot Grant Thornton.

Certains de vos employés les plus performants pourraient donc être impliqués dans l’éventuelle transaction, devenant ainsi de futurs actionnaires par la même occasion. Pour ce faire, la communication entre le cédant et les repreneurs potentiels doit être clairement établie. « Le propriétaire actuel de l’entreprise doit signifier ses intentions. Si vous souhaitez partir dans cinq ans, affichez vos couleurs », dit-elle. De nos jours, les relèves d’entreprise ne sont plus uniquement d’ordre familial.

Par conséquent, ayez le courage d’aborder la question directement avec ceux qui, vous l’espérez, pourraient prendre éventuellement la relève à l’interne. Trois étapes permettent de faire au mieux pour mener ce projet de transition à terme.

1- Cibler les employés-clés

Les employés que vous considérez ont-ils déjà un plan de carrière établi ? Possèdent-ils les compétences propres à tout entrepreneur ? Quelles sont leurs aspirations professionnelles ? Ces discussions mettent la table pour la suite des choses. « Vous pourriez confier au préalable quelques mandats de gestion aux employés ciblés, question de jauger leur intérêt et de constater s’ils possèdent la tête de l’emploi », souligne quant à elle Clara Demers, directrice, conseil en management pour la firme de services professionnels Raymond Chabot Grant Thornton.

Ces responsabilités additionnelles, confiées au fil du temps, facilitent aussi parfois la passation des pouvoirs. La capacité financière des repreneurs à obtenir le financement requis est aussi à considérer. « Ils peuvent alors bénéficier d’une politique d’intégration progressive à l’actionnariat », ajoute-t-elle. Ils augmentent ainsi leur participation dans la société par la même occasion !

2- Rechercher de l’accompagnement

L’entrepreneur ne peut évidemment pas tout faire seul. « Celui qui cède la propriété de l’entreprise après l’avoir dirigée pendant 25 ans pense parfois pouvoir naviguer par lui-même dans les dédales de la cession. Méfiez-vous de cette pensée magique », recommande Nancy Doucet. L’accompagnement d’un spécialiste peut faire toute la différence dans l’élaboration d’un plan de relève. « Recourir à une ressource externe vous assure d’un regard neuf sur la situation », ajoute à son tour Clara Demers. Et quoi de mieux que de pouvoir compter sur une expertise pointue pour ne rien laisser au hasard !

Finalement, rappelez-vous qu’un transfert d’entreprise ne s’improvise pas. Le fait de pouvoir compter sur une équipe spécialisée permet d’anticiper les problèmes potentiels et d’effectuer graduellement le transfert des connaissances requises. Parce que le cédant ne doit pas disparaître du jour au lendemain à la suite de la conclusion de la transaction.

3- Assurer une transition en douceur

Au fil du temps, les repreneurs éventuels teinteront le quotidien de leurs propres couleurs. Durant le processus de transition, une cohabitation entre le cédant et ses protégés est à prévoir. « Le mentor peut s’impliquer pendant la première année suivant le transfert et peut même occuper le poste de président du conseil d’administration », dit Nancy Doucet. Ce type de transfert ne s’effectue donc pas seulement au moment de passer chez le notaire : il s’étale plutôt sur une certaine période de temps !

Même son de cloche de la part de Clara Demers. « Faites confiance aux leaders que vous avez choisis pour mener à bien cette mission. Ils ont peut-être des méthodes différentes des vôtres : acceptez ces différences. » De leur côté, les « nouveaux venus » doivent comprendre que c’est votre bébé que vous laissez entre leurs mains.

Impliquer et fidéliser

Si vous prévoyez vous retirer des affaires de la société, faites-le savoir suffisamment tôt pour permettre l’élaboration d’un plan de relève digne de ce nom. En faisant ainsi miroiter les possibilités d’avancement qu’implique votre départ éventuel, vous offrez aux employés-clés l’occasion de démontrer leur intérêt et leur savoir-être pour, peut-être éventuellement, mettre leur énergie à assurer la pérennité de « leur » PME. « Vous vous assurez ainsi de pouvoir compter sur vos meilleurs collaborateurs pour les années à venir », concluent les deux spécialistes.