Les Grands Ballets Canadiens « Je veux montrer à Montréal tout mon amour pour la danse »

C’est une histoire formidable, hors du commun, qui commence avec les premiers pliés de Maude Sabourin, alors âgée de seulement trois ans, dans l’école de danse de Terrebonne. Aujourd’hui, cette danseuse accomplie a parcouru un voyage extraordinaire qui l’a conduite à fouler les scènes les plus prestigieuses d’Europe, sous la direction des plus grands noms de la danse. Et maintenant, elle est chez elle, à Montréal, en tant que première danseuse au sein de la compagnie qui a allumé la flamme de sa passion d’enfant, Les Grands Ballets Canadiens.

De Terrebonne à Monte-Carlo

Formée à l’École supérieure de ballet du Québec, Maude Sabourin a développé sa carrière principalement au sein des Ballets de Monte-Carlo. C’est là qu’elle a fait ses premiers pas sous la tutelle du renommé chorégraphe Jean-Christophe Maillot. Âgée de seulement 18 ans, timide, elle côtoie alors des interprètes aguerris. Elle veut se démarquer, un défi qui n’est pas si facile à relever.

Grimpant les échelons un à un, Maude devient soliste principale. Son élégance et sa virtuosité dans le mouvement la propulsent sur les scènes du monde entier pendant plus d’une décennie. Elle se confie : « J’avais soif de découvrir le monde, mais je savais qu’un jour, je reviendrais à la maison. »

En se remémorant une représentation de Casse-Noisette, à l’époque, Maude Sabourin affirme ceci : « C’est à ce moment-là que le monde s’est ouvert à moi en tant qu’enfant. Depuis le sous-sol modeste du studio de danse de quartier, j’ai réalisé que la scène était à portée de main. » Elle ajoute, avec émotion : « Quand on est jeune, on développe un sentiment d’attachement et d’appartenance envers Les Grands Ballets Canadiens, même si on n’en fait pas encore partie. C’est parce que c’est la compagnie de Montréal, c’est Casse-Noisette et la tradition qu’il représente. » Cette année, elle interprétera le rôle de la Fée dragée dans cette pièce qui l’a tant marquée.

Maude Sabourin est reconnue pour sa capacité à exceller dans différents styles : le ballet, la danse contemporaine et la danse expérimentale. Cette polyvalence lui permet d’explorer diverses formes d’expression chorégraphique.

Confrontée à des blessures qui ont failli mettre fin à sa carrière, Maude a continué à trouver de nouvelles façons de travailler son corps, de se redéfinir. Sa grande taille, sa présence scénique rayonnante et son expérience lui confèrent une apparence distinctive et renforcent sa singularité.

Tout au long de sa carrière, elle a été placée devant des défis artistiques, des ballets différents. Maude peut ainsi danser la vulnérabilité, pieds nus, comme dans Carmina Burana, une œuvre emblématique du chorégraphe contemporain Edward Clug, puis revenir aux conventions du ballet classique avec le rôle dominant de Myrtha dans Giselle. Les deux pièces seront présentées au printemps 2024 à Montréal.

À partir du 19 octobre, la danseuse ouvrira la saison automne-hiver des Grands Ballets et incarnera la courtisane Marguerite Gautier dans une réinterprétation fulgurante de La Dame aux Camélias, une création néoclassique du chorégraphe canadien Peter Quanz.

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L’art de redonner

En parallèle, Maude Sabourin continuera à briller sur les scènes européennes, notamment en tant qu’invitée à la Scala de Milan en 2024. Au-delà de la scène, elle s’engage activement pour rendre le ballet accessible à tous. Au-delà de la scène, elle s'engage activement à rendre le ballet accessible à tous. Elle participe aux actions sociales des Grands Ballets notamment dans le cadre du Fonds Casse-Noisette, qui a pour mission de redonner aux enfants malades, à des jeunes avec des besoins particuliers, et à différents groupes vulnérables ou marginalisés.

Dans une ère où le numérique et l’éphémère prédominent, Maude maintient naturellement un compte Instagram par lequel elle partage une parcelle de sa vie. Toutefois, son objectif premier demeure de capturer l’âme de la danse sur scène, de se dévoiler en tant qu’artiste face à un public en chair et en os, une connexion unique qui s’épanouit pendant la durée précise d’une représentation. Elle veut simplement montrer à Montréal tout son amour pour la danse.

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