Vivre en Ville Défi sans (deuxième) voiture réussi

Marjolaine, mère de deux enfants originaire de Trois-Rivières, traverse une expérience qui saura sans doute résonner avec la réalité de plusieurs. Comme tant d’autres, elle jongle au quotidien entre les cours de danse et les soirées entre amis. Mais Marjolaine a pris une décision importante : elle a renoncé à l’usage de sa deuxième voiture, un choix audacieux qui métamorphose son rapport quotidien à la mobilité.

La décision de Marjolaine et son conjoint remonte à il y a un an, et ils ne la regrettent en rien. Outre le fait d’économiser de l’argent, Marjolaine est heureuse de partager ses déplacements avec ses enfants et de voir que sa famille bouge davantage grâce aux déplacements à vélo, à la course ou à pied.

Les enfants, quant à eux, sont excités de prendre l’autobus de la ville, comme l’explique Marjolaine. Elle souligne d’ailleurs la fierté que le couple ressent d’avoir réussi ce qui s’annonçait comme un défi, et de montrer à ses enfants qu’il est possible de faire autrement : « Mon conjoint avait peur de perdre notre liberté, en quelque sorte, en n’ayant qu’une seule voiture, mais finalement, avec un peu d’organisation, on y arrive très bien. » Si elle ne la nomme pas ainsi, ce que Marjolaine adopte avec sa famille, c’est ce qu’on appelle la sobriété automobile, et c’est souvent davantage à la portée des gens qu’ils le pensent.

C’est quoi, la sobriété automobile ?

« La sobriété automobile, c’est éviter le recours systématique à la voiture, pour l’utiliser selon ses véritables besoins », résume Christian Savard, directeur général de Vivre en Ville. Les réalités de chacun sont différentes et les infrastructures alternatives, pas toujours disponibles ou pratiques. L’idée n’est donc pas de ne plus prendre son auto, mais bien de se poser ces questions avant d’embarquer : en ai-je vraiment besoin là, maintenant ? Pourrais-je faire autrement ?

Une transition progressive

Déconstruire des habitudes n’est pas toujours facile à faire. Il est important d’avancer avec volonté, mais à son rythme, et de faire preuve d’empathie envers soi-même, sous peine de renoncer. La sobriété automobile, c’est une foule d’options qui existent ; à chacun de choisir celles qui correspondent le plus à sa réalité actuelle.

Selon Christian Savard, il y a trois objectifs à suivre : favoriser la vie de proximité, choisir le bon moyen de transport et posséder un véhicule plus sobre. « Même si vous habitez à l’extérieur d’une grande ville, privilégier une épicerie à 5 km au lieu de 20 km est un choix plus sobre et meilleur pour la planète », illustre-t-il.

Ensuite, il y a les solutions de rechange, comme le transport en commun ou le transport actif, notamment le vélo et, surtout, le vélo électrique, qui permet de faire de plus longues distances. La clé pour y arriver, selon Marjolaine : la planification ! Si ça peut paraître rebutant, c’est plutôt une habitude à prendre. C’est aussi simple qu’éviter que les enfants aient deux pratiques de soccer à deux endroits de la ville le même jour. Son petit truc à elle : ne pas être mal à l’aise de demander à covoiturer avec les gens de son entourage. Vous seriez surpris !

Des avantages bien réels

La sobriété automobile apporte de nombreux bénéfices. En ces temps d’inflation, lever le pied sur l’utilisation de son auto peut contribuer à réduire les dépenses liées au transport. Se débarrasser d’un deuxième véhicule, ou opter pour une voiture plus petite ou électrique vous permettra aussi de faire des économies (essence, entretien, assurance, etc.).

Se déplacer à pied ou à vélo est aussi un excellent moyen d’intégrer une activité physique à sa routine. En plus de vous aider à rester en forme, l’activité est recommandée pour la santé mentale. En roulant moins, vous réduisez également les émissions de gaz à effet de serre et la pollution, et contribuez à réduire la circulation sur les routes.

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