Parler d’agressions sexuelles reste un grand tabou, et encore plus quand celles-ci sont commises sur les enfants, les adolescentes ou les adolescents. Pourtant, mieux connaître les différentes formes d’agressions sexuelles et en reconnaître les signes pourrait vous aider à agir rapidement. Les questions suivantes vous aideront à déterminer quand intervenir pour protéger votre enfant ou un jeune de votre entourage.

Qu’est-ce qu’un XTRA?

XTRA est une section qui regroupe des contenus promotionnels produits par ou pour des annonceurs.

Vrai ou faux ? S’il n’y a pas de contact physique, ce n’est pas une agression sexuelle.

Faux. Une agression sexuelle est un geste à caractère sexuel qui peut être commis avec ou sans contact physique, sans le consentement de la victime. « Dans le cas d’une violence sexuelle commise sur un enfant, une adolescente ou un adolescent, il y a aussi généralement une composante de manipulation affective, d’abus de pouvoir ou de chantage qui entre en ligne de compte », précise Anne-Charlotte Givern-Héroux, intervenante psychosociale auprès des familles à Marie-Vincent. Dans ses centres de Montréal et de la Montérégie, l’organisme vient en aide aux mineur·e·s qui sont victimes d’agression sexuelle ainsi qu’à leurs proches, en plus de travailler à la sensibilisation et à la prévention chez les jeunes.

Lesquels de ces gestes sont considérés comme une agression sexuelle ?

  • Être filmé à son insu dans le vestiaire
  • Recevoir une photo explicite d’un inconnu sur Instagram
  • Être touchée de façon intime dans un bain de foule
  • Être témoin de comportements exhibitionnistes
  • Toutes ces réponses

Toutes ces réponses. Il n’y a pas de « petites » agressions sexuelles. Le voyeurisme, l’exhibitionnisme, les gestes indécents, les attouchements, les contacts ou baisers sexuels non désirés et la cyberviolence sexuelle sont toutes des formes d’agressions sexuelles pouvant avoir des effets néfastes sur la personne qui en est victime. Peu importe le geste posé envers un mineur, la situation est à prendre au sérieux. « À Marie-Vincent, on parle d’ailleurs de violence sexuelle au singulier : il suffit d’une seule fois, d’un seul geste », souligne Stéphanie Gareau, la directrice générale.

Vrai ou faux ? Si vous avez des soupçons qu’un enfant de votre entourage vit de l’abus sexuel, vous devriez faire un signalement même si vous n’avez pas de preuves.

Vrai. La protection des enfants, c’est l’affaire de tout le monde. Toute personne qui soupçonne une agression sexuelle envers un mineur a l’obligation de la signaler à la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ). « C’est à la DPJ et aux policiers de mener l’enquête pour vérifier le bien-fondé de ces doutes », rappelle Anne-Charlotte Givern-Héroux.

Un enfant de votre entourage vous avoue qu’il subit de l’abus ? Votre ado reçoit une photo intime d’une camarade de classe qui circule à l’école ? Un inconnu tient des propos indécents en clavardant avec votre enfant ? Toutes ces situations devraient être signalées aux autorités.

Quels signes peuvent indiquer une situation d’abus chez une jeune victime ?

  • Des comportements ou propos sexuels inappropriés pour son âge
  • Des comportements sexuels problématiques ou qui perdurent chez l’enfant
  • De l’anxiété, des symptômes dépressifs, des troubles du sommeil et/ou des sautes d’humeur
  • Une perte d’intérêt pour l’école ou pour ses activités habituelles
  • Toutes ces réponses

Toutes ces réponses. Les victimes d’agression sexuelle peuvent réagir de différentes façons. Il n’est pas toujours facile d’identifier les signes parce que chaque enfant et chaque situation sont uniques. « Si vous observez un changement de comportement marqué chez votre enfant, qu’il refuse soudainement de voir une personne de son entourage, qu’il est davantage renfermé, vous devez être à l’affût de ce qui se passe. Tous ces comportements sont des indices qui pourraient cacher quelque chose », insiste Anne-Charlotte Givern-Héroux.

  • 46 % des victimes d’agression sexuelle sont mineures1.
  • 1 fille sur 5 et 1 garçon sur 10 rapportent qu’ils ont vécu de la violence sexuelle avant l’âge de 18 ans2.
  • 99 % des agressions vécues par les enfants rencontrés à Marie-Vincent ont été commises par une personne de leur entourage.

Et lorsqu’une agression survient ?

Il n’est pas toujours évident de savoir comment réagir lorsqu’un enfant dévoile qu’il est victime de violence sexuelle. « Le plus important, c’est de le croire », rappelle Stéphanie Gareau, directrice générale de Marie-Vincent. Ce qu’il faut faire dans pareille situation : demeurer calme, écouter librement sans suggérer de réponses, se montrer rassurant (sans promettre qu’on gardera le secret) et saluer le courage de l’enfant, puis signaler la situation pour le protéger.

« On a tendance à croire que le ou la jeune ne sera jamais capable de s’en remettre; or, ce qu’on constate à Marie Vincent, c’est que lors de leur arrivée chez nous, l’agression sexuelle dont ils ou elles ont été victimes est l’évènement qui les définit. Après la thérapie, l’agression fait partie de leur histoire, mais n’est plus l’évènement qui les caractérise. C’est la capacité de parcourir ce chemin, de se refaire avec le soutien nécessaire qui nous motive et qui est au cœur de notre mission », conclut Stéphanie Gareau.

Info-aide violence sexuelle
1 888 933-9007

Trouvez des ressources et de l’aide

1Source : https://cdn-contenu.quebec.ca/cdn-contenu/adm/min/education/publications-adm/SCF/publications/documentation/brochures/Guide-AS-2018.pdf?1618323812
https://www.inspq.qc.ca/agression-sexuelle/statistiques
2Source : https://marie-vincent.org/cause/statistiques-sur-la-violence-sexuelle/