Les sols du Québec dissimulent certains minéraux qui s’avèrent essentiels aux technologies employées dans les efforts de réduction des gaz à effet de serre (GES) et dans la lutte contre les changements climatiques. Pour s’assurer que leur exploitation, leur transformation et leur utilisation répondent aux meilleures pratiques de gestion et de développement durable, cette richesse collective doit être encadrée à l’échelle provinciale.
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Les minéraux d’avenir sont partout
Ces minéraux de demain sont omniprésents dans la vie d’aujourd’hui. Ils sont essentiels à la fabrication de biens pour la maison (téléphones intelligents et tablettes), pour le travail (ordinateurs portables), pour les transports (véhicules électriques) et pour les loisirs (articles sportifs). Leur utilisation est appelée à s’accélérer au rythme de la croissance de la demande. Comme il s’agit de ressources non renouvelables, non seulement les réserves doivent-elles être gérées avec soin, mais il est aussi primordial d’en assurer la réutilisation et le recyclage.
Applications en santé et en innovation
Les minéraux d’avenir servent à produire des médicaments, du matériel médical (comme des outils chirurgicaux et des prothèses articulées), des équipements d’imagerie médicale et des instruments dentaires. De nombreuses technologies d’innovation qui font le succès des entreprises québécoises — par exemple l’intelligence artificielle, le traitement des données et l’automatisation — dépendent elles aussi de ces matières premières.
Des ressources critiques et stratégiques
Certains minéraux sont « critiques » parce qu’ils sont indispensables à des secteurs clés de l’économie québécoise et irremplaçables. Si la croissance de la demande mondiale augmente ou que le contexte politique international nuit à leur approvisionnement, il devient alors impossible pour les entreprises locales de fabriquer certains biens.
D’autres minéraux sont « stratégiques » parce qu’ils s’avèrent nécessaires à la mise en œuvre de certaines politiques d’avenir de la province, comme le Plan pour une économie verte et la Stratégie québécoise de développement de la filière batterie. La transition énergétique et technologique du Québec, tout comme la lutte contre les changements climatiques, dépend de l’accès à ces matières premières.
Transition énergétique
L’atteinte des objectifs provinciaux de réduction des GES nécessite de diminuer notre dépendance aux énergies fossiles au profit de sources propres. Les centrales hydroélectriques fournissent environ 95 % de l’électricité au Québec1, mais l’intégration d’éoliennes et de panneaux solaires demeure bénéfique. De tels projets requièrent des minéraux d’avenir — notamment le cuivre, le tellure, l’indium, le gallium et les éléments des terres rares — pour fabriquer certaines pièces critiques ; par exemple les panneaux, les aimants et les turbines.
Électrification des transports
Plus de 110 000 véhicules électriques circulent sur les routes de la province2. Pour atteindre le prochain objectif gouvernemental de 600 000 véhicules électriques d’ici la fin de 2026 et élargir l’électrification des transports, il faut notamment produire des batteries rechargeables en quantité suffisante. Leur fabrication nécessite des minéraux d’avenir présents au Québec; pensons au nickel, au lithium, au cobalt et au graphite.
Recycler et revaloriser
N’étant pas renouvelables, ces matières doivent être utilisées de façon optimale. Pourtant, à l’échelle mondiale, moins de 9 % des ressources extraites sont remises en circulation dans l’économie. Le savoir-faire québécois en matière de recyclage et de développement durable permet de concevoir des procédés inspirés de l’économie circulaire. Entre autres exemples : restaurer les sites miniers à d’autres fins et valoriser les résidus miniers, comme le font les entreprises Rio Tinto Fer et Titane en isolant l’oxyde de scandium présent dans certains sous-produits de la production de dioxyde de titane.
Protéger notre richesse collective
La filière des minéraux d’avenir occupe une place importante dans l’économie du Québec. Les projets miniers créent des emplois de qualité qui contribuent à la vitalité de régions comme l’Abitibi-Témiscamingue, la Côte-Nord, le Nord-du-Québec, le Saguenay–Lac-Saint-Jean et les Laurentides. La transformation du minerai emploie à son tour des gens de la Montérégie, du Centre-du-Québec, de Chaudière-Appalaches et de la grande région de Montréal.
1Régie de l’énergie du Canada, https://www.cer-rec.gc.ca/fr/donnees-analyse/marches-energetiques/profils-energetiques-provinces-territoires/profils-energetiques-provinces-territoires-quebec. html
2AVEQ, https://www.aveq.ca/actualiteacutes/category/statistiques