À Montréal en 2019, le nombre de victimes piétonnes a connu sa plus forte augmentation en plus de 10 ans. Bonne nouvelle, toutefois : des équipes de la Ville sont actuellement à l’œuvre pour rendre les artères plus sécuritaires. Comment ? Notamment en ajoutant des feux piétonniers à toutes les intersections dotées de feux de circulation, en allongeant le temps de traverse des feux pour piétons et en portant une attention particulière aux rues situées à proximité des écoles, des hôpitaux et des résidences pour personnes âgées.

Qu’est-ce qu’un XTRA?

XTRA est une section qui regroupe des contenus promotionnels produits par ou pour des annonceurs.

Afin de réduire les accidents de manière significative, des spécialistes veillent à orchestrer ce vaste ballet impliquant voitures, piétons et cyclistes. Du nombre, on trouve Hugues Bessette, chef de la Division exploitation, innovation et gestion des déplacements au Service de l’urbanisme et de la mobilité à la Ville de Montréal, et son équipe d'ingénieurs et techniciens.

Il explique que plus de 2 400 feux de circulation sont en fonction et que 1 300 sont privés, en tout ou en partie, de feux piétonniers. « L’un des défis consiste donc à implanter et à des feux pour piétons à toutes les traverses d’une intersection déjà pourvue de feux de circulation et d'une programmation complexe », signale-t-il.

Hugues Bessette rappelle qu’en matière de sécurité, la visibilité demeure la clé principale : « Nous devons accroître la protection des piétons durant leur traversée. Par exemple, quand la silhouette lumineuse apparaît, les voitures peuvent être d’abord guidées par une flèche verte avant qu’apparaisse la boule verte. »

« Ces quelques secondes supplémentaires suffisent pour qu’un piéton s’engage davantage dans l'intersection et, donc, devienne plus visible pour l’automobiliste ou le camionneur souhaitant tourner dans sa direction. »

- Hugues Bessette, chef de la Division exploitation, innovation et gestion des déplacements au Service de l’urbanisme et de la mobilité à la Ville de Montréal

Faire des pas de géant

Hugues Bessette assure que ces changements aux impacts mineurs pour les automobilistes, seront grandement appréciés par les piétons, d’où la complexité logistique et opérationnelle de concilier sécurité, mobilité et fluidité. « Évidemment, nous cherchons à réduire les accidents tout en minimisant les répercussions de ces mesures pour les voitures et les véhicules lourds », dit-il. Selon lui, une ville comme Montréal a tout intérêt à maintenir un haut niveau de fluidité routière, lequel profite également aux usagers des transports en commun et des véhicules d’urgence.

Pour contrer les tragédies, dont certaines récentes, l’administration municipale aspire au « zéro collision grave et mortalité ». Expérimentée ailleurs dans le monde, cette vision consiste à assurer une protection supérieure aux plus vulnérables. Hugues Bessette mentionne que l’expertise et les plans d’action des équipes de la Ville, dont certains remontent à la Charte du piéton de 2006, positionnent Montréal parmi les villes les plus exemplaires et innovantes du continent à ce sujet.

Une équipe de « feux »

Fait intéressant : ce champ d’expertise est si pointu qu’il requiert à la base une certaine forme de mentorat auprès des nouveaux ingénieurs et techniciens évoluant dans l’équipe d’Hugues Bessette. Des calculs comme le temps minimal pour piétons, les mètres par seconde, l’engagement et le dégagement, la gestion du temps de partage aux intersections de même que la signalisation et son adaptation — par exemple près d’une zone scolaire ou d’un hôpital — font partie du vocabulaire quotidien de ce groupe de spécialistes de la mobilité urbaine.

Arrêter tout ?

Si certaines villes préconisent des solutions d’arrêt total des véhicules pour laisser place aux piétons , à tous les coins de rue, le chef de la Division exploitation, innovation et gestion des déplacements souligne que les indicateurs de succès pointent en sens inverse. « Règle générale, cette approche réduit le temps alloué aux piétons et augmente la congestion automobile, fait-il remarquer. En arrêtant tout, un certain mélange d’impatience et d’indiscipline est susceptible d’accroître le nombre de traverses illégales et de gestes non sécuritaires et potentiellement dangereux. »

Fruit de consultations impliquant des comités citoyens comme des associations piétonnes et cyclistes, le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) et la santé publique, ces investissements favoriseront la mise à niveau d’environ 250 intersections munies de feux de circulation. Pour les prochaines années, la Ville envisage des mesures connexes visant à doter les intersections de dispositifs qui rendent chaque traversée encore plus sûre, pour ainsi atteindre les objectifs de l’approche Vision Zéro ayant pour but de sécuriser les voies de la métropole.

Faits saillants

⋅ Investissement de 60 M$ sur 5 ans

⋅ Interventions annuelles à 250 intersections munies de feux de circulation

⋅ Ajout d’un décompte numérique à chaque feu pour piétons

⋅ Prolongement du temps de dégagement pour les piétons

⋅ Protection supplémentaire au début de la traversée piétonne là où c’est requis, entre autres par l’ajout de flèches avant afin d’augmenter la visibilité des piétons