L'idée derrière l'entreprise Nesting Safe est ingénieuse : créer des capteurs qui, une fois ensevelis dans le sable, pourront recueillir des données sur les nids de tortues, une espèce menacée. Or, sans le soutien indéfectible d'institutions financières, le projet de John Bonardelli n'aurait jamais pu se concrétiser. L'entrepreneur nous raconte comment il a réussi à obtenir du financement.

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L'étincelle : un nid de tortues

La plus grande menace à la survie des tortues n'est plus les prédateurs, mais plutôt le réchauffement climatique. Docteur en écologie marine, John Bonardelli était loin de se douter que ce problème, qui provoque la naissance d'une majorité de reptiles de sexe féminin, serait le point de départ de sa nouvelle entreprise. « En voyage en Turquie, il y a quatre ans, je me suis heurté à l'interdiction de marcher sur la plage, le soir. En fouillant un peu, j'ai compris que cette mesure servait à assurer le suivi de la nidification des tortues », explique-t-il.

99 %

Pourcentage des tortues vertes nées femelles au cours des 20 dernières années dans le nord de la Grande barrière de corail, le tout en raison du réchauffement climatique.

Source : Current Biology, janvier 2018

Le produit : des capteurs technologiques

Pour cet expert en aquaculture, il y avait là une véritable occasion d'affaires. Alors établi en Norvège, il a mis au point, avec un collègue féru d'informatique, des balises RFID (pour « radio-identification ») en vue de référencer les nids dans le sable et de relever toutes sortes de données à leur sujet : position, température, espèces trouvées, etc. « En plus des capteurs, on a développé une application mobile et un site web qui permet aux chercheurs de lire ces infos à distance et de les colliger, précise M. Bonardelli. Le capteur indique que le nid est en train de surchauffer ? Les intervenants peuvent vite agir en l'ombrageant, en l'arrosant ou même en le déplaçant. »

29 °C

Degré de température qui cause le déséquilibre du ratio femelle-mâle chez les tortues.

Le défi : trouver du financement

Une technologie de pointe, des prototypes à l'essai, un réseau de sommités impliquées dans la conservation des tortues... Tout allait rondement pour l'entrepreneur, jusqu'à ce qu'il se heurte à la clé de voûte du succès : le financement de départ. « C'est le plus grand défi d'une entreprise en démarrage, observe-t-il. Notre produit est très niché et demande du temps de développement. En Norvège, les institutions financières nous fermaient les portes parce que les tortues, ça n'intéresse personne, là-bas ! »

En 2017, il est revenu s'installer à Montréal avec sa famille. « Ça a changé ma vie ! » dit-il. Il a contacté les experts de PME MTL, qui lui ont suggéré d'appliquer au programme Propulsion, du Centech, l'accélérateur d'entreprises technologiques de l'École de technologie supérieure, soutenu par la Banque Nationale. « Grâce à ce programme, j'ai pu monter une équipe d'ingénieurs compétents pour optimiser ma technologie ; développer une complicité avec un cofondateur brillant, Marc Larin ; et créer un réseau à Montréal avec des organismes de soutien et d'appui financier », se réjouit John Bonardelli. L'homme a ainsi obtenu des prêts de PME MTL et de la Banque de développement du Canada, en plus de profiter d'un soutien technique important du Programme d'aide à la recherche industrielle du Conseil national de recherches du Canada (PARI CNRC).

12 mois

Nombre de mois passés jusqu'à maintenant par Nesting Safe au sein du programme Propulsion, du Centech. Le programme est d'une durée de 24 mois.

Le conseil : rechercher un bon allié avant tout

Avant de trouver la perle rare en matière de gestion financière, John Bonardelli a fait le tour des banques. Son but : en dénicher une qui était prête à travailler avec les entreprises en démarrage. « Pour une start-up, tout passe par l'accès à l'argent, au bon moment, reconnaît-il. Un bon conseiller financier est là quand tu as besoin de lui, connaît ton projet et sait défendre ton dossier. » Sa perle à lui s'appelle Victor Morgado, conseiller à la Banque Nationale au sein du groupe Technologie. « Il comprend la réalité des entreprises technologiques et les appuie. Pour le reste - opérations, télévirements... -, tout se fait en ligne. » 

58 %

Pourcentage des entreprises canadiennes en démarrage qui comptaient demander du financement externe en 2018.

Source : Innovation, Science et Développement économique du Canada, 2018                    

Le saviez-vous ?

Plusieurs types de soutiens s'offrent à vous, par exemple une subvention de Réseau Entreprises Canada, du financement participatif d'Ulule ou des solutions de financement d'entreprise de la Banque Nationale.

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