(Moscou) Le Kremlin a affirmé mercredi recevoir des demandes d’interview de Vladimir Poutine de la part de médias occidentaux, démentant les propos du présentateur conservateur américain Tucker Carlson, qui se vantait d’être le seul à vouloir parler au président russe.

L’ex-animateur vedette de Fox News, proche de l’ex-président républicain Donald Trump, a assuré mardi que « pas un seul journaliste occidental n’avait pris la peine » d’interviewer Vladimir Poutine depuis le début de l’offensive en Ukraine, tout en annonçant en grande pompe qu’il diffuserait prochainement un entretien avec lui.

« Non, ce n’est pas le cas », a réagi mercredi le porte-parole de la présidence russe Dmitri Peskov, interrogé sur ces déclarations.

Au contraire, « nous recevons de nombreuses demandes d’interview avec le président », s’est-il félicité, mais les médias occidentaux n’essaient pas « d’avoir au moins l’air objectif, et adoptent une position très partiale », a-t-il ajouté.

Tucker Carlson, qui a été accusé de populariser des thèses complotistes et racistes, a une « position qui contraste avec celle des médias traditionnels anglo-saxons », a estimé Dmitri Peskov, confirmant que l’interview du président russe avait été accordée à l’animateur.

Avant de quitter Fox News en avril dernier, ce dernier animait sur cette chaîne « Tucker Carlson Tonight », l’une des émissions les plus regardées du câble. L’animateur y a dressé de 2016 à 2023 le portrait d’une Amérique assiégée par l’immigration, les manifestations de Black Lives Matter ou encore la bien-pensance.

M. Carlson, qui anime aujourd’hui une émission diffusée sur son site internet et sur X (anciennement Twitter), a critiqué à plusieurs reprises ces derniers mois le soutien américain à l’Ukraine.

Depuis mardi, de nombreux journalistes occidentaux ont affirmé avoir tenté de parler avec Vladimir Poutine, contrairement à ce que prétend Tucker Carlson.

« Tucker pense-t-il vraiment que nous, journalistes, n’avons pas tenté d’interviewer Poutine tous les jours depuis le début de son invasion de l’Ukraine ? », s’est insurgée Christiane Amanpour, célèbre correspondante internationale pour la chaîne américaine CNN.

« C’est absurde-nous continuerons de demander une interview, comme nous le faisons depuis des années », a-t-elle dit.

Steve Rosenberg, journaliste de la BBC, a affirmé avoir envoyé « plusieurs demandes ». « Pour nous, c’est toujours “non”. »

Le président russe n’a pas accordé d’interview à un média occidental depuis le début de son assaut en Ukraine en février 2022.

Deux reporters américains, Evan Gershkovich et Alsu Kurmasheva, ont été arrêtés en Russie l’année dernière et sont toujours détenus.