(Paris) Le procureur antiterroriste français Jean-François Ricard a reconstitué devant la presse dimanche le déroulement de l’attaque au couteau et au marteau perpétrée la veille par le Franco-Iranien Armand Rajabpour-Miyandoab, un converti à l’islam radical de 26 ans, qui a tué un touriste et blessés deux autres personnes près de la tour Eiffel à Paris.

« Allah akbar »

Aux alentours de 21 h 30, Armand Rajabpour-Miyandoab s’en prend à un groupe de trois personnes d’origine philippine, à l’entrée du pont de Bir-Hakeim qui enjambe la Seine entre les XVe et XVIe arrondissements de Paris.

Il assène deux coups de marteau et quatre coups de couteau à l’une d’entre elles, un jeune touriste de 23 ans qui possède également la nationalité allemande. L’homme meurt de ses blessures devant les deux personnes qui l’accompagnaient, dont sa compagne.

Ces dernières, « particulièrement choquées », n’ont pour le moment pas été entendues, selon le magistrat. La victime et sa compagne étaient toutes deux infirmiers, selon le médecin urgentiste Patrick Pelloux qui est intervenu sur les lieux.

Au même moment, un chauffeur de taxi assiste à la scène et s’adresse à l’assaillant en criant. Ce dernier lui répond « Allah Akbar » en levant les bras vers le ciel avant de s’enfuir par le pont de Bir-Hakeim.  

Course-poursuite

Sur l’autre rive de la Seine, il tombe nez à nez avec une patrouille de police et crie à nouveau « Allah Akbar » lorsque les policiers tentent de s’approcher de lui. Il leur dit être porteur d’une ceinture explosive, puis s’enfuit à nouveau, la patrouille sur ses talons.  

Marteau toujours en main, il frappe sur sa route deux passants au niveau de la tête. « Légèrement blessés », il s’agit d’un Français de 60 ans et d’un Britannique de 66 ans, le second frappé à l’œil, selon le médecin urgentiste.

Ils seront pris en charge par les services de secours, et sont désormais rentrés à leur domicile, a précisé Jean-François Ricard.

Après cette deuxième attaque, l’assaillant se réfugie dans un square, puis est finalement « maîtrisé » par les fonctionnaires de police, grâce à deux coups de pistolet à impulsions électriques.

Garde à vue

Armand Rajabpour-Miyandoab est « immédiatement » placé en garde à vue, et le Parquet national anti-terroriste (Pnat) se saisit des faits. Une enquête est ouverte pour assassinat et tentative d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste, et pour association de malfaiteurs terroriste criminelle.

Trois autres personnes « appartenant à la famille ou à l’entourage de l’auteur » sont également placées en garde à vue, a ajouté le procureur antiterroriste.

Le magistrat a indiqué qu’avant de passer à l’acte, l’auteur des faits avait enregistré une vidéo où il « prêtait allégeance » en arabe à l’organisation État islamique.

Il y apportait son « soutien aux djihadistes » agissant notamment « en Afrique, en Irak, en Syrie, au Sinaï, au Yémen, au Pakistan », ou encore au Khorassan, une province de l’Iran, a dit Jean-François Ricard.

L’assaillant avait publié cette vidéo sur son compte X (ex-Twitter), ouvert début octobre, où ont aussi été retrouvées de « nombreuses publications sur le Hamas, Gaza et la Palestine ».