(Santa Úrsula) Un important dispositif de pompiers a été déployé jeudi sur l’île espagnole de Tenerife, dans l’archipel des Canaries, pour lutter contre un incendie de forêt qui s’est réactivé après avoir dévasté 15 000 hectares de terrain en août.

L’incendie, qui était sous contrôle depuis un mois, a repris de la vigueur ces derniers jours, avant de passer au niveau 2 sur une échelle de dangerosité de 3 dans la nuit de mercredi à jeudi, selon les autorités locales.

Cette situation a entraîné l’évacuation mercredi soir de près de 3200 habitants dans la ville de Santa Ursula, mais aussi dans la commune voisine de La Orotava. Ces personnes n’avaient toujours pas regagné leur domicile jeudi après-midi.

« Il s’agit du même incendie […] Il est sorti du périmètre, mais il s’agit bien du même feu », a précisé jeudi matin Ivan Martín, directeur des secours de Tenerife sur la télévision publique des Canaries, faisant état d’une nuit « assez intense ».

Selon M. Martin, le passage au niveau 2 a permis d’activer l’UME (unité militaire d’urgence) et de renforcer les moyens sur la zone.

L’incendie, qui s’était déclenché le 15 août, avait ravagé l’été dernier 15 000 hectares de terrain, soit 7 % de la surface de Tenerife. Déclaré « stabilisé » le 24 août, puis « sous contrôle » le 11 septembre, il n’avait jamais été donné pour « éteint ».

D’après les secours, la reprise du feu est liée à la hausse des températures, qui dépasse actuellement les 30 degrés dans l’ensemble de l’archipel, mais aussi à la présence d’un vent soutenu à Tenerife, la plus grande île des Canaries.

« belle frayeur »

Les autorités ont annoncé sur X (ex-Twitter) avoir obtenu le renfort de 60 militaires et de 26 véhicules de l’armée. Au total, 150 personnes sont actuellement sur place pour combattre les flammes et venir en aide aux habitants.

« La Garde civile est arrivée et nous a dit que nous devions partir », a confié à l’AFP Victoria Hernández Quintero, 74 ans, évacuée d’un quartier de Santa Ursula. « Nous avons accepté de partir immédiatement », a-t-elle raconté.  

« La nuit dernière, le feu nous a fait une belle frayeur, mais heureusement la situation ne s’est pas aggravée » au cours des dernières heures, a assuré de son côté Manuel Miranda, l’un des responsables des services d’urgence, cité dans un communiqué.

« Nous allons suivre de près l’évolution des conditions météorologiques », a-t-il toutefois ajouté.

L’île de Tenerife a connu ces dernières années des incendies plus importants en termes de surface brûlée, notamment en 2007, mais les conditions météorologiques et la topographie de celui-ci, dans une zone vallonnée, avaient fait dire aux autorités que l’archipel faisait face à son incendie « le plus compliqué » depuis 40 ans.  

En 2022, 300 000 hectares ont été détruits par plus de 500 incendies en Espagne, un record en Europe, selon le Système européen d’Information sur les Feux de Forêt (Effis).