(Kyiv) Les forces armées ukrainiennes ont déjà reçu des armes à sous-munitions, armement controversé promis par Washington à Kyiv pour l’aider dans sa lente contre-offensive face à l’armée russe, ont déclaré jeudi des responsables militaires des deux pays.  

« Nous venons de les recevoir, nous ne les avons pas encore utilisées, mais elles peuvent radicalement changer » la situation sur le champ de bataille, a déclaré Oleksandre Tarnavsky, le commandant de la contre-offensive dans le sud du pays, dans une interview à la télévision américaine CNN.

Les États-Unis ont annoncé la semaine dernière qu’ils livreraient ces armes à l’Ukraine, malgré les inquiétudes suscitées par le risque à long terme posé aux civils.  

« L’ennemi comprend également qu’en obtenant ces munitions, nous aurons un avantage », a déclaré M. Tarnavsky, tout en assurant que les forces ukrainiennes n’utiliseraient pas ces armes dans les zones fortement peuplées.

« Les Russes pensent que nous allons l’utiliser sur toutes les zones du front […] C’est très faux », a-t-il soutenu.

À Washington, un haut responsable américain, le lieutenant-général Douglas Sims, a confirmé à la presse que ces armes se trouvaient à présent « en Ukraine ».

Interrogé sur les difficultés de la contre-offensive ukrainienne, il a remarqué : « il s’agit d’une guerre difficile, qui se déroule sur un terrain très rude et sous le feu de l’ennemi ».

« Lorsque vous prenez tout cela en considération, c’est vraiment remarquable », a-t-il dit.

Le président américain Joe Biden a affirmé que la décision de livrer à l’Ukraine des bombes à sous-munitions était « difficile », mais il a souligné que Kyiv avait besoin d’armement supplémentaire pour reconstituer ses stocks épuisés, et que les États-Unis commençaient eux-mêmes à être à court de munitions conventionnelles.

Controversées, ces armes à sous-munitions peuvent disperser jusqu’à plusieurs centaines de petites charges explosives, capables de rester non explosées dans le sol et créant un risque pour les civils après la fin d’un conflit.  

Elles sont interdites par de nombreux pays, notamment européens, signataires d’une convention signée à Oslo en 2008 et à laquelle ni la Russie, ni les États-Unis, ni l’Ukraine ne font partie.  

Le Kremlin a d’ores et déjà menacé de prendre des « contre-mesures » si Kyiv utilise ces bombes contre les troupes russes en Ukraine.