(Moscou) La Russie a demandé vendredi à l’Azerbaïdjan de rétablir l’accès via l’Arménie à l’enclave séparatiste du Nagorny Karabakh, après le début de nouvelles pénuries dans cette région disputée du Caucase.

« Nous appelons Bakou à débloquer totalement la circulation sur le corridor de Latchine », une route vitale qui relie l’Arménie au Nagorny Karabakh, a indiqué la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova.

Dans un communiqué, elle a estimé que le blocage entraînait un « accroissement des tensions » et violait l’accord de cessez-le-feu signé en 2020 entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, sous l’égide de Moscou.

Mme Zakharova a également espéré que l’Arménie allait continuer à participer aux négociations trilatérales entre Moscou, Bakou et Erevan.

Les deux pays se disputent le Nagorny Karabakh depuis la fin des années 1980, entraînant deux guerres dont la dernière, en 2020, a vu la défaite des forces arméniennes et des gains de territoire importants pour l’Azerbaïdjan.

Une partie de l’enclave, située en Azerbaïdjan, reste sous le contrôle de séparatistes arméniens, mais ils sont désormais entourés de territoires tenus par Bakou.

Lundi, la branche arménienne de la Croix-Rouge a affirmé que les livraisons médicales aux hôpitaux du Nagorny Karabakh, ainsi que le transport des patients gravement malades avaient été suspendus via le corridor.

Interrogés par l’AFP, des résidants de Stepanakert, la principale ville du Nagorny Karabakh, ont décrit des pénuries alimentaires, en médicaments et en énergie.

Depuis décembre, Erevan accuse son voisin d’entraver l’approvisionnement vers la région sécessionniste, en bloquant le corridor de Latchine.

Bakou a affirmé que des militants écologistes avaient bloqué la route initialement pour dénoncer des mines illégales et que le transport de produits vitaux n’était pas affecté.  

Puis, en avril, l’Azerbaïdjan a installé un point de contrôle sur cette même route pour des motifs « sécuritaires ».

À l’issue du conflit de 2020, un contingent de soldats de maintien de la paix russes a été déployé au Nagorny Karabakh, mais Erevan l’accuse régulièrement d’inaction.