(Pristina) Le général Angelo Michele Ristuccia, chef des forces de maintien de la paix de l’OTAN au Kosovo, la KFOR, a exhorté lundi Pristina et Belgrade à entamer des pourparlers et à cesser leur « rhétorique inutile ».

« J’invite à nouveau les deux parties à éviter toute rhétorique inutile et à relever ce défi en revenant à la table des négociations, qui est le seul moyen de résoudre la situation », a-t-il déclaré aux journalistes au siège de la KFOR à Pristina.

« Les deux parties doivent apaiser les tensions et rechercher une solution par des moyens strictement politiques et diplomatiques », a souligné le général Ristuccia.

L’Union européenne a sommé lundi les dirigeants de la Serbie et du Kosovo de venir à Bruxelles « sans condition » pour participer à des discussions destinées à apaiser les tensions dans le nord du Kosovo.

Le chef de la diplomatie de l’UE, Josep Borrell, n’a pour l’instant reçu aucune réponse à l’invitation faite au président serbe Aleksandar Vucic et au premier ministre du Kosovo Albin Kurti, a annoncé lundi son porte-parole Peter Stano.

Les tensions se sont ravivées à la suite de la détention de trois policiers kosovars par la Serbie.  

La détention des officiers de police du Kosovo est le dernier épisode en date des semaines de tension entre les deux parties après les élections contestées dans le nord du Kosovo à majorité serbe.

Fin mai, 30 soldats de la Kfor ont été blessés lors d’émeutes organisées par des Serbes de souche dans le nord du Kosovo.

Les tensions entre le Kosovo et la Serbie persistent depuis la guerre meurtrière entre forces serbes et rebelles indépendantistes albanais qui a entraîné l’intervention de l’OTAN contre Belgrade.  

Le Kosovo a déclaré son indépendance de la Serbie en 2008, mais Belgrade a refusé de la reconnaître.  

Les Serbes du Kosovo restent largement fidèles à Belgrade, en particulier dans le nord, où ils sont majoritaires et rejettent toutes les mesures prises par Pristina pour consolider son contrôle sur la région.

La Serbie considère le Kosovo comme sa patrie spirituelle et historique, théâtre de batailles cruciales au cours des siècles. Le Kosovo abrite certains des monastères les plus vénérés de l’Église orthodoxe serbe.