(Moscou) Des drones russes ont frappé le port ukrainien d’Odessa, sur la mer Noire, et ont fait des « dégâts », ont annoncé tôt mardi les autorités locales.

« L’ennemi vient de frapper Odessa et le district d’Odessa avec des attaques d’UAV » (véhicules aériens sans pilote), a indiqué l’administration locale dans un communiqué publié sur Facebook. « Il y a des dégâts », a-t-elle ajouté, sans plus de précisions.

Citant le chef de l’administration militaire du district d’Odessa, Youriï Kruk, le communiqué indique que les forces de défense aérienne de l’Ukraine sont à l’œuvre et met en garde contre la possibilité d’une deuxième vague d’attaques.

Odessa était une destination de vacances privilégiée pour de nombreux Ukrainiens et Russes avant le déclenchement de l’invasion de l’Ukraine en 2022.

Depuis le début du conflit, Odessa a été bombardée à plusieurs reprises par les forces russes.

En janvier, l’UNESCO a inscrit le centre historique d’Odessa sur la liste du patrimoine mondial en péril.

Poutine crée un fonds d’assistance aux soldats

Plus tôt lundi, Vladimir Poutine a signé un décret officialisant la création d’un fonds spécial d’assistance aux soldats engagés en Ukraine et à leurs familles, nouvelle mesure sociale annoncée par le président russe en plein conflit qui dure depuis plus d’un an.

PHOTO ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Le décret pour soutenir les « Défenseurs de la patrie », selon l’intitulé officiel, a été publié lundi sur le portail d’information du gouvernement.

L’armée russe a connu de lourdes pertes depuis le début de l’offensive contre son voisin ukrainien et à la suite d’une série de revers militaires, M. Poutine a mobilisé à partir de septembre 300 000 réservistes, des civils donc.

Le décret pour soutenir les « Défenseurs de la patrie », selon l’intitulé officiel, a été publié lundi sur le portail d’information du gouvernement.

Selon ce décret, en plus des militaires engagés, l’épouse ou conjointe et les enfants seront également soutenus par ce fonds spécial, dont le montant global n’a pas été communiqué.

Vladimir Poutine avait annoncé le 21 février la création de ce fonds dans un discours à l’Assemblée fédérale, quasiment un an jour pour jour après le début de l’intervention militaire en Ukraine.

« Notre devoir est de soutenir les familles qui ont perdu des êtres chers et de les aider à élever leurs enfants et à leur donner une éducation et un travail », avait-il déclaré.

Ce fonds devra « apporter une aide ciblée et personnalisée aux familles des combattants tombés au combat, ainsi qu’aux vétérans » de l’intervention militaire en Ukraine, avait aussi dit le président russe.

Il avait précisé quelques jours plus tard que ce fonds spécial serait directement subordonné au gouvernement.

Le 23 mars dernier, le premier ministre russe Mikhaïl Michoustine avait pour sa part indiqué devant la Douma que « le fonds devrait commencer à fonctionner dans tout le pays dans les mois à venir ».

Zelensky veut enfermer Poutine dans une cave sans toilettes

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a souhaité lundi que Vladimir Poutine soit enfermé dans une cave sans toilettes, après avoir visité un village ukrainien libéré il y a un an, dont la quasi-totalité de la population avait été séquestrée dans une cave par les occupants russes.

Onze personnes sont mortes dans ce sous-sol d’une école de moins de 200 m⁠2 où environ 367 des quelque 400 habitants de Iaguidné, dans le nord de l’Ukraine, avaient été enfermés pendant 27 jours en mars 2022, selon le chef de l’État.

« Tous ces gens vivaient dans le noir total, attendant le retour des Ukrainiens. Ils ont écrit [sur les murs] les noms de ceux qui sont morts et les dates pour ne pas les oublier. Et les enfants ont marqué les paroles de l’hymne ukrainien », a-t-il dit au cours d’une cérémonie en leur hommage, en compagnie du vice-chancelier allemand Robert Habeck.

« Après avoir vu ça, je souhaite que le président russe passe le reste de sa vie dans une cave avec un seau au lieu de toilettes », a martelé M. Zelensky dans ce village de la région de Tcherniguiv.

PHOTO SERGEI SUPINSKY, AGENCE FRANCE-PRESSE

Après avoir échoué dans sa tentative de conquérir Kyiv, l’armée russe s’est repliée du nord de l’Ukraine fin mars 2022, un mois environ après le début de l’invasion.

Dans les villes et les villages qu’elle avait occupés, les accusations, souvent documentées, d’exécutions sommaires, de tortures, de viols et de vols se sont multipliées. Le Kremlin, comme toujours dans ce genre de cas, a démenti.

Valéri Polgouï, un habitant de Iaguidné de 38 ans qui a été enfermé dans la cave de l’école de cette localité, raconte des conditions de détention terribles.

« Au début il faisait froid, mais ensuite il y a eu de plus en plus de personnes et il n’y avait plus assez d’oxygène » dans le sous-sol a-t-il raconté.

« Les personnes âgées perdaient connaissance à cause du manque d’oxygène, devenaient folles, puis mouraient », se souvient-il.

Le chef de l’AIEA en Russie mercredi

Le directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) se rendra mercredi dans l’enclave russe de Kaliningrad pour discuter de la sécurisation de la centrale nucléaire de Zaporijjia, a annoncé lundi à l’AFP un porte-parole de l’instance onusienne.

Rafael Grossi effectue cette visite « dans le cadre de ses consultations visant à assurer la protection » de ce site du sud-est de l’Ukraine occupé par les Russes et où la situation est jugée très précaire, a-t-il précisé sans donner plus de détails.

Le chef de l’AIEA avait passé quelques heures sur place la semaine dernière pour tenter de trouver une solution acceptable à la fois pour Kyiv et pour Moscou.

PHOTO FOURNIE PAR L’IAEA VIA REUTERS

Le directeur de l’IAEA Rafael Grossi s’est rendu à la centrale nucléaire de Zaporijjia mercredi dernier.

Après des mois d’échanges infructueux, l’idée d’une zone démilitarisée autour de la centrale semble avoir vécu et la priorité est désormais la mise en place de « mesures réalistes » à même de minimiser le risque de « catastrophe » nucléaire dans cette centrale, la plus grande d’Europe.

« L’activité militaire est à la hausse dans toute cette région » avec notamment une « augmentation significative du nombre des soldats », avait déploré Rafael Grossi, et la survenue de frappes qui entraînent des coupures de courant à répétition.

Le représentant russe dans les organisations internationales ayant leur siège à Vienne, Mikhaïl Oulianov, cité par les agences de presse russes, a confirmé la visite de M. Grossi, tout en estimant qu’il y avait « encore du chemin à faire » avant de parvenir à un compromis.

« Chaque fois, on joue avec le feu et si nous permettons à cette situation de se prolonger, un jour notre chance va tourner », avait averti début mars Rafael Grossi.

L’électricité est essentielle pour faire tourner les pompes assurant la circulation d’eau. Car il faut constamment refroidir le combustible des cœurs des réacteurs ainsi que celui placé dans les piscines d’entreposage pour éviter un accident de fusion et des rejets radioactifs dans l’environnement.