Le président Barack Obama a averti son homologue chinois Hu Jintao d'un possible redéploiement de forces américaines en Asie pour contrer toute attaque éventuelle nord-coréenne si Pékin ne faisait pas pression sur Pyongyang, a indiqué vendredi un responsable américain.

M. Obama a dit à M. Hu que les programmes nucléaire et de missiles à longue portée de la Corée du Nord, ainsi que son «attitude guerrière» avaient convaincu Washington que le pays représentait une menace pour le territoire américain, a précisé ce responsable sous couvert de l'anonymat.

La mise en garde américaine, manifestée par M. Obama à son homologue lors de la visite de ce dernier mardi et mercredi à Washington, a contribué à persuader la Chine d'adopter une ligne plus dure vis-à-vis de la Corée du Nord, selon la même source.

Ce responsable a estimé que la démarche de M. Obama et la réaction chinoise avaient ouvert la voie à une reprise du dialogue entre les deux Corées cette semaine.

La Corée du Sud a accepté jeudi la proposition du Nord d'entamer des pourparlers militaires «de haut niveau» pour apaiser les tensions, mais elle a prévenu une nouvelle fois que le Nord devait admettre sa responsabilité dans deux graves incidents survenus en 2010.

En mars, 46 marins sud-coréens ont péri dans le torpillage de la corvette Cheonan, attribué par une enquête internationale à Pyongyang (qui dément), et fin novembre le Nord a bombardé l'île sud-coréenne de Yeonpyeong, faisant quatre morts.

Lors de sa visite à Washington, le président Hu s'est pour la première fois inquiété, comme les États-Unis, d'une nouvelle usine d'enrichissement d'uranium nord-coréenne.

Vendredi, le porte-parole de la Maison Blanche Robert Gibbs a affirmé que les secrétaires d'État Hillary Clinton et à la Défense Robert Gates avaient manifesté à la Chine leurs inquiétudes vis-à-vis de la Corée du Nord.

«Sans l'aide de la Chine, principal soutien du gouvernement nord-coréen, M. Obama a dit à M. Hu que les États-Unis seraient contraints de prendre des mesures à long terme, comme redéployer leurs forces, adapter leur politique de défense ou renforcer leurs manoeuvres militaires en Asie du Nord-Est», avait auparavant déclaré au New York Times un haut responsable américain non identifié. Selon lui, «cela a attiré l'attention de la Chine».

Sans confirmer ces propos, M. Gibbs a aussi indiqué vendredi que les États-Unis avaient essayé de transmettre à la Chine leurs profondes inquiétudes quant aux agissements de Pyongyang.

«Nous avons (...) fait en sorte d'exprimer nos inquiétudes quant au comportement agressif de la Corée du Nord, de manière à ce que les Chinois nous aident à traiter certains de ces problèmes», a expliqué M. Gibbs.