La secrétaire d'État américaine Hillary Clinton a promis dimanche le «soutien résolu» des États-Unis au Japon, frappé par une série de catastrophes, lors d'une visite symbolique de quelques heures destinée à ressouder les liens quelque peu distendus entre les deux alliés.

Mme Clinton a également annoncé que les entreprises américaines étaient prêtes à participer à l'effort de reconstruction dans le nord-est de l'archipel dévasté le 11 mars par un séisme et un tsunami géants.

Après un entretien avec le ministre japonais des Affaires étrangères, Takeaki Matsumoto, la responsable américaine a été reçue par l'empereur Akihito et l'impératrice Michiko, une audience exceptionnelle pour un dimanche et réservée généralement aux seuls chefs d'État.

«Je suis tellement, tellement désolée pour tout ce qui arrive à votre pays», a dit Mme Clinton après avoir serré la main de l'empereur et embrassé son épouse sur la joue.

Lors d'une rencontre ensuite avec le premier ministre Naoto Kan, ce dernier a tenu à exprimer «au nom de tout le peuple japonais» sa gratitude pour l'aide apportée par les Américains aux régions sinistrées.

«Nous n'oublierons jamais et nous souviendrons longtemps du soutien très solide que les États-Unis nous ont fourni», a dit M. Kan.

Le Japon a subi le 11 mars le plus puissant séisme jamais enregistré dans son histoire, qui a déclenché un tsunami meurtrier et provoqué un grave accident à la centrale nucléaire de Fukushima.

Près de 28.000 personnes sont mortes ou portées disparues.

«Nous sommes très confiants dans la capacité du Japon à manifester dans les mois à venir la résilience que nous avons vue pendant la crise, alors qu'il reprend sa position très forte dans le monde», a dit Mme Clinton lors d'une conférence de presse avec M. Matsumoto.

«Nous nous engageons, une fois de plus à apporter notre soutien résolu à votre reconstruction (et) nous savons que vous allez sortir de cette épreuve encore plus forts qu'auparavant», a-t-elle ajouté.

M. Matsumoto a de son côté remercié les États-Unis pour «le soutien énorme» qu'ils ont fourni jusqu'ici.

Il a annoncé que les entreprises des deux pays allaient coopérer pour rebâtir les zones sinistrées.

Le président de la Chambre américaine de commerce, Tom Donohue, a rencontré à cet effet le chef de la principale fédération patronale japonaise Nippon Keidanren.

Les États-Unis ont dépêché 20 000 soldats et des dizaines d'avions et de navires pour participer aux recherches sur les côtes du nord-est et au déblaiement de millions de tonnes de débris laissés par le passage du tsunami.

Cette vaste mobilisation, surnommée «Opération Tomodachi» (Ami), pourrait contribuer à réduire les tensions nées l'an dernier entre les deux alliés au sujet de la présence de quelque 50 000 soldats américains au Japon et du déplacement d'une base militaire dans l'île d'Okinawa (sud).

Les États-Unis et le Japon sont liés par un traité de sécurité, conclu peu après la fin de la Deuxième Guerre mondiale.

La population d'Okinawa, qui abrite plus de la moitié des bases américaines, se plaint de nuisances et d'une hausse de la criminalité.

«Cela peut améliorer l'image qu'ont les Japonais de l'armée américaine», a estimé Koji Nakakita, de l'université Hitotsubashi de Tokyo.

«Cela ne résout pas les questions en suspens, notamment Okinawa, mais ça aura un impact positif sur les relations parfois tendues entre les deux pays.»