À quelques jours de sa prise de fonctions le 20 janvier, le président élu américain Barack Obama garde un silence prudent sur l'inextricable conflit israélo-palestinien et ses derniers développements dans la bande de Gaza.

Le seul et dernier commentaire de son entourage est venu le dimanche 28 décembre de son plus proche conseiller David Axelrod: «Manifestement, la situation est devenue encore plus compliquée au cours des deux derniers jours et des dernières semaines (...) Mais c'est une chose (la paix) pour laquelle il est déterminé» à oeuvrer, avait-il déclaré sur CBS. Interrogée par l'AFP, l'équipe de transition a confirmé que le président élu ne ferait pas de commentaires dans les prochains jours sur la situation à Gaza. Selon le sacro-saint principe «un président à la fois», martelé par l'équipe Obama tout au long de la période de transition, le futur président restera probablement en retrait au moins jusqu'à sa prise de fonction le 20 janvier.

Mais ce silence n'est que temporaire puisque l'administration Obama va devoir gérer une des crises les plus aiguës au Moyen-Orient depuis la guerre de l'été 2006 au Liban.

«La future administration comptait sans doute s'installer au pouvoir, observer le résultat des élections israéliennes (le 10 février) puis formuler son approche. Mais ils n'ont désormais plus ce luxe, ils vont devoir réagir à une crise sur le terrain», estime Tamara Wittes, experte du Proche-Orient à la Brookings Institution.

De plus, la perspective de l'arrivée au pouvoir en février du «faucon» Benjamin Netanyahu, vient encore compliquer la donne pour M. Obama.

Seul indice de la future politique de M. Obama, il avait, alors qu'il était candidat à la Maison-Blanche, pris fait et cause pour Israël face au Hamas lors d'un passage dans la ville israélienne de Sdérot, cible régulière des tirs de roquettes palestiniennes. «Si quelqu'un tirait des roquettes sur ma maison où mes deux filles dorment chaque soir, je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour faire cesser cela», avait-il dit.

Côté palestinien, Khaled Mechaal, le chef en exil du Hamas, a critiqué vendredi la «partialité» des Occidentaux, et l'attitude de M. Obama. «Les débuts (d'Obama) ne sont pas bons. Vous intervenez à Bombay, mais vous ne dites rien concernant le crime de l'ennemi (israélien). La politique de deux poids deux mesures doit cesser», a-t-il estimé, en référence aux attentats qui ont fait 172 morts dont neuf assaillants fin novembre en Inde.

Pourtant, le futur président américain devrait bénéficier à son arrivée d'un a priori positif dans le monde arabe, son élection ayant suscité de grands espoirs de changement en matière de politique étrangère américaine.

De son côté, Hillary Clinton, la future secrétaire d'État et ancienne rivale de M. Obama à la primaire démocrate, ne s'aventurera probablement pas plus que le futur président à commenter les développements au Moyen-Orient.

Mais l'inclination pro-israélienne de l'ancienne sénatrice de New York est désormais connue. Le 22 avril, la prétendante à l'investiture démocrate Hillary Clinton avait notamment menacé, si elle était élue à la Maison-Blanche en novembre, de «rayer de la carte» l'Iran au cas où ce pays lancerait une attaque nucléaire sur Israël.

Le premier ministre israélien Ehud Olmert avait salué début décembre l'annonce de la nomination de Mme Clinton comme future secrétaire d'État, «une amie de l'État d'Israël et du peuple juif», avait-il écrit dans un communiqué.

Seul les leaders démocrates du Congrès américain se sont exprimés clairement à ce jour. «Je soutiens fermement le droit d'Israël de défendre ses citoyens contre les attaques au mortier et à la roquette depuis Gaza sous contrôle du Hamas», a notamment écrit dans un communiqué Harry Reid, leader de la majorité démocrate du Sénat.