Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a affirmé mercredi que l'Iran ne négocierait pas ses «droits fondamentaux» dans le cadre des discussions sur son programme nucléaire controversé, appelant les pays occidentaux à descendre de leurs «tours d'ivoire».

«Nous avons dit à plusieurs reprises que les Iraniens ne voulaient négocier avec personne au sujet de leurs droits fondamentaux», a déclaré M. Ahmadinejad, lors d'un discours à Qazvin, retransmis en direct à la télévision d'État.

Ces propos interviennent alors que devrait se tenir prochainement une rencontre entre l'Iran et le groupe 5+1 (soit les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, plus l'Allemagne) au sujet du programme nucléaire controversé iranien.

M. Ahmadinejad a affirmé que la nouvelle séance de négociations devait se tenir «sur un pied d'égalité».

«Nous avons dit que les négociations devaient être basées sur la justice et le respect. Cela signifie que vous devez descendre de vos tours d'ivoire et d'arrogance», a lancé le président iranien, à l'adresse des pays occidentaux.

«Toute main tendue avec honnêteté sera acceptée par les Iraniens, mais si elle est tendue avec duplicité et conspiration, les Iraniens la couperont, comme toujours», a-t-il affirmé devant la foule qui criait «Mort à l'Amérique!».

Le chef du dossier nucléaire iranien, Saïd Jalili, a proposé aux six grandes puissances une rencontre à Istanbul le 23 novembre ou le 5 décembre, a indiqué mardi une source diplomatique européenne.

Le groupe 5+1 avait de son côté proposé que la rencontre ait lieu à Vienne du 15 au 18 novembre.

L'Iran et le groupe 5+1 ont affirmé en octobre leur volonté de reprendre les discussions, interrompues en octobre 2009 après le rejet par l'Iran d'une offre d'échange de combustible nucléaire.

M. Ahmadinejad a réaffirmé mercredi que les grandes puissances devaient respecter certaines conditions pour que les négociations aient lieu: les discussions doivent être basées sur «l'engagement et la coopération», les grandes puissances ne doivent pas recourir aux menaces et à la pression, et que la question de l'arsenal nucléaire d'Israël, son ennemi juré, devait être discutée.

«Si certains d'entre vous ont toujours une détestable attitude colonialiste et égoïste, ils devraient savoir que la réponse des Iraniens sera celle qu'elle a été dans le passé», a-t-il ajouté.

L'Iran avait réaffirmé la veille que la question d'un éventuel échange de combustible nucléaire avec les grandes puissances devait être traitée séparément des discussions sur le programme nucléaire iranien.

En demandant que les négociations aient plutôt lieu en Turquie, Téhéran cherche à impliquer dans les négociations un pays considéré comme allié pour contrebalancer le poids des pays occidentaux, selon les médias iraniens.

Les pays occidentaux soupçonnent l'Iran de vouloir se doter de la bombe atomique, sous couvert de son programme de son programme nucléaire civil, ce que nie Téhéran.

Ce dernier estime qu'en tant que signataire du traité sur la non-prolifération nucléaire (TNP) il a le droit de développer «une technologie nucléaire pacifique».