Les États-Unis pourraient renforcer le soutien déjà accordé aux Philippines dans leur lutte contre les djihadistes dans le sud du pays, a révélé un responsable américain de la Défense mardi.

Les discussions sont «bien avancées», a indiqué cette source, sous couvert d'anonymat, ajoutant que les États-Unis pourraient fournir des drones aux capacités de surveillance améliorées et intensifier l'entraînement des forces locales.

Ces drones pourraient théoriquement être utilisés pour des frappes, a précisé ce responsable, mais seulement pour défendre des forces américaines ou alliées.

Les États-Unis utilisent leurs drones armés sur de nombreux théâtres de conflit comme la Somalie ou le Yémen mais aussi dans les régions frontalières entre le Pakistan et l'Afghanistan.

«Ils ne sont pas forcément là pour ça. Ils sont là pour la reconnaissance et le renseignement», a expliqué le responsable.

Le ministère philippin de la Défense a nié toute existence de discussions concernant la possibilité d'utiliser des drones américains pour frapper des «groupes terroristes» inspirés par le groupe État islamique (EI).

De son côté, un porte-parole du Pentagone a souligné que toute assistance militaire aux Philippines intervenait à la demande du gouvernement du pays.

«Nous respectons la souveraineté des Philippines et nous ne cherchons pas à mener une action unilatérale aux Philippines», a dit le lieutenant-colonel Chris Logan.

Le président philippin Rodrigo Duterte a déjà demandé à son Congrès d'approuver le recrutement de 20 000 soldats supplémentaires afin de faire face aux menaces pour la sécurité de l'archipel.

Selon un décompte officiel, près de 700 personnes ont été tuées en deux mois et demi dans la ville méridionale de Marawi dans des combats contre des djihadistes ayant prêté allégeance à l'EI.

Le 23 mai, des islamistes brandissant le drapeau noir de l'EI ont mis à sac certains quartiers de Marawi, qu'ils occupent toujours. En réaction, M. Duterte a décrété la loi martiale dans la région de Mindanao, soit le tiers sud de l'archipel.

Le secrétaire d'État américain Rex Tillerson a rencontré M. Duterte lundi à Manille et qualifié de «tragique» la situation dans le sud du pays.

Depuis plusieurs années, les États-Unis fournissent des renseignements aux Philippines et comptent entre 300 et 500 soldats des forces spéciales dans le pays.