Le géant de l'internet Google a remplacé la mention «Territoires palestiniens» par «Palestine» sur sa page palestinienne www.google.ps, un changement déploré par Israël et salué par la direction palestinienne, après l'accession de la Palestine au rang d'État observateur à l'ONU.

Cette modification est intervenue le 1er mai, a précisé à l'AFP un porte-parole du groupe américain, Nathan Tyler.

«Nous changeons le nom de «Territoires palestiniens» en «Palestine» dans tous nos produits. Nous consultons une série de sources et d'autorités pour nommer les pays. Dans ce cas, nous suivons l'ONU, l'Icann (régulateur des noms de domaine sur internet, NDLR) l'ISO (Organisation internationale de normalisation, NDLR) et d'autres organisations internationales», a-t-il expliqué.

Le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères Yigal Palmor a regretté cette décision. «Ce changement soulève des questions sur les raisons derrière cette implication surprenante d'une entreprise internet privée dans la politique internationale, et d'une manière controversée», a-t-il déclaré à l'AFP.

Le conseiller du président palestinien Mahmoud Abbas pour les télécommunications et l'internet, Sabri Saïdam, a salué «un pas dans la bonne direction», y voyant un «résultat du vote des Nations unies».

«Nous espérons que Google maps montrera aussi les terres palestiniennes confisquées par la colonisation israélienne», a-t-il dit à l'AFP.

L'Assemblée générale de l'ONU a accordé le 29 novembre 2012 à la Palestine le statut d'«État observateur» au sein des Nations unies, où elle siégeait jusqu'alors en tant qu'«entité» observatrice, par un vote à 138 voix pour, neuf contre - dont les États-Unis et Israël - et 41 abstentions.

Les autorités palestiniennes ont en conséquence commencé à se désigner comme «État de Palestine» dans leurs correspondances diplomatiques, pour lesquelles des timbres à cet intitulé ont même été émis.

Le département d'État, dont le secrétaire d'État John Kerry cherche à relancer le processus de paix israélo-palestinien, n'a pas voulu «prendre position dans un sens ou dans un autre» après la décision de Google qualifié d'«entreprise privée».