Le site d'essais nucléaires nord-coréen Punggye-ri, dans le nord du pays, est «prêt» à servir, affirment les analystes de «38 North», un site internet qui fait autorité sur le régime communiste et se base sur plusieurs images satellites datées de mercredi.

Le site de Punggye-ri est «amorcé et prêt», écrivent ces experts.

Les images satellites «montrent une activité continue autour du portail nord, de nouvelles activités dans la zone administrative principale et du personnel près du centre de commandement».

La Corée du Nord aurait «apparemment placé un engin nucléaire dans un tunnel» qui pourrait être lancé samedi matin, affirme par ailleurs la radio Voice of America (VOA), qui cite plusieurs responsables américains sous couvert de l'anonymat.

Le régime communiste a prévu de célébrer samedi le 105e anniversaire de son fondateur. Ces cérémonies sont souvent le prétexte à un déploiement de forces militaires.

La Corée du Nord a promis mardi de répondre à l'envoi «insensé» d'un groupe aéronaval américain vers la péninsule coréenne, avertissant qu'elle était prête pour la «guerre» alors que la tension monte encore d'un cran dans la région.

Le président américain Donald Trump a pour sa part menacé d'une action unilatérale américaine contre la Corée du Nord si la Chine, alliée du régime de Pyongyang, ne réussissait pas à faire entendre raison à son turbulent voisin.

La Corée du Nord fait l'objet de sanctions internationales pour ses programmes nucléaire et balistique, bannis par l'ONU.

De précédentes images satellites datées du 25 mars montraient déjà des préparatifs en vue d'un nouveau test nucléaire en Corée du Nord, selon «38 North».

La Corée du Nord a déjà procédé à cinq essais nucléaires souterrains, dont deux en 2016, et tente de se doter de missiles intercontinentaux capables de transporter une charge atomique.

Elle avait lancé un missile qui s'est abîmé mercredi en mer du Japon la veille d'une rencontre aux États-Unis entre les présidents américain Donald Trump et chinois Xi Jinping.

Pyongyang fait état de manoeuvres de ses forces spéciales

Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un a supervisé des manoeuvres militaires de ses forces spéciales, rapportent jeudi les médias d'État nord-coréens, au moment où la tension monte entre Pyongyang et Washington au sujet du nucléaire.

Jeudi, l'agence officielle nord-coréenne KCNA a rapporté que le leader nord-coréen avait assisté depuis un poste d'observation à des manoeuvres consistant au parachutage depuis des appareils légers de commandos des forces spéciales qui sont tombés «comme la grêle» pour «aller détruire sans pitié des cibles ennemies».

Tout sourire, Kim Jong-Un a couvert ses troupes d'éloges pour leur précision, expliquant que «les balles semblent avoir leurs propres yeux», rapporte KCNA, qui ne dit pas quand ces exercices ont eu lieu.

«Cet exercice montre à nouveau que les envahisseurs imprudents testeront le goût des balles de notre Armée populaire coréenne et de la guerre», poursuit l'agence.

Les États-Unis considèrent la Chine comme l'alliée de la Corée du Nord et estiment que Pékin a les moyens de convaincre son voisin d'abandonner son programme nucléaire interdit.

Dans un éditorial au ton inhabituellement virulent envers le régime de Kim Jong-Un, le quotidien chinois Global Times a mis en garde Pyongyang contre un sixième essai nucléaire.

«La péninsule coréenne n'a jamais été aussi proche d'un affrontement militaire depuis que le Nord a mené son premier essai nucléaire en 2006», a observé dans un éditorial le quotidien, dont les positions nationalistes passent pour être très proches des dirigeants chinois.

Si la Corée du Nord devait procéder à un nouvel essai nucléaire ou à un tir de missile intercontinental, «Pékin réagira fermement», a averti le journal, estimant que la Chine soutiendrait de nouvelles sanctions de l'ONU allant jusqu'à des restrictions aux importations pétrolières de Pyongyang.