Le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Mouallem, se rend lundi en Russie pour s'entretenir avec son homologue russe Sergueï Lavrov de la situation en Syrie, face aux menaces croissantes de frappes contre le régime.

Moscou, soutien indéfectible du régime de Bachar al-Assad, s'oppose à toute action militaire contre Damas, comme le réclament les Etats-Unis et la France, avertissant que cela pourrait déstabiliser l'ensemble de la région.

La Russie s'est aussi montrée très sceptique sur la responsabilité du régime dans une attaque chimique menée le 21 août près de Damas, que dénoncent les Etats-Unis et leurs alliés. Le président russe a réclamé la semaine dernière que des «preuves convaincantes» soient présentées à l'ONU.

M. Mouallem doit rencontrer M. Lavrov à 11h00. Les deux hommes doivent tenir une conférence de presse une heure plus tard.

Les pourparlers «seront centrés sur un examen complet de tous les aspects de la situation actuelle en Syrie», a annoncé le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué, sans donner plus de détail.

Le chef de la diplomatie syrienne a le 27 août publiquement remercié la Russie pour son soutien.

«Nous remercions la Russie pour son soutien, qui sert à la fois la défense de la Syrie et sa propre défense», a-t-il dit.

Sa visite intervient quelques jours après le sommet du G20 qui s'est tenu à Saint-Pétersbourg, dans le nord-ouest de la Russie, et n'a pas permis de lever le blocage entre Washington et Moscou.

M. Poutine a rencontré en marge du sommet le président américain Barack Obama, mais il a indiqué à l'issue de la discussion que chacun était resté sur ses positions.

Les États-Unis ont malgré tout poursuivi ce week-end en Europe leur offensive diplomatique pour justifier des frappes contre la Syrie, qui doivent encore être approuvées par le Congrès américain, comme l'a décidé M. Obama.

La Russie, qui soutient le régime de Damas depuis le début du conflit en Syrie il y a deux ans et demi, a bloqué jusqu'ici avec la Chine toute décision au Conseil de sécurité de l'ONU qui viserait à prendre des sanctions ou à lancer une action punitive contre le président Assad.

La dernière visite de M. Mouallem à Moscou remonte à février. Il avait à l'époque déclaré que Damas était prêt à discuter avec tous ceux qui voulaient le dialogue, y compris les groupes armés.

La coopération militaire entre Moscou et Damas, dont les étroites relations datent de l'époque soviétique, s'est poursuivie en dépit de la guerre civile, suscitant les critiques des Occidentaux.

M. Poutine a toutefois révélé la semaine dernière que les livraisons à la Syrie de missiles S300, des systèmes d'armes perfectionnés équivalents du Patriot américain, avaient été suspendues.