L'indemnisation des victimes des attentats de Paris et Saint-Denis du 13 novembre «pourrait atteindre au total 300 millions d'euros», annonce jeudi la ministre de la Justice Christiane Taubira dans un entretien au Parisien/Aujourd'hui en France.

Le Fonds de garantie des victimes des actes de terrorisme et d'autres infractions (FGTI), mis en place en 1986, «a déjà octroyé 6,7 millions d'euros aux familles de victimes décédées» ainsi que 771.000 euros «de frais de déplacements ou de séjour aux proches, aux blessés et à leurs familles», précise la garde des Sceaux .

Mme Taubira explique «qu'un des défauts du dispositif déclenché après les attentats de janvier était de fragmenter le suivi des victimes». Après les attentats du 13 novembre, qui ont fait 130 morts, «une des premières exigences a été de prévoir un référent unique, pour les formalités administratives, les questions sur les tutelles; les indemnisations, les démarches juridiques et judiciaires».

Le dispositif mis en place, autour de la cellule interministérielle d'aide aux victimes (CIAV, fonctionne avec un numéro unique (0.800.406.405). «De la nuit des attentats jusqu'à la fin novembre, nous avons reçu onze mille appels et avons ouvert jusqu'à 120 postes téléphoniques à la CIAV», détaille Mme Taubira dans son entretien.

Le FGTI a été créé par la loi du 9 septembre 1986, adoptée huit jours avant l'attentat de la rue de Rennes (7 morts et 55 blessés), alors que la France connaissait une vague d'actes de terrorisme liés à la situation au Proche-Orient. Il est financé par une taxe sur tous les contrats d'assurance qui passera le 1er janvier 2016 de 3,30 à 4,30 euros.